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Vignette podcast AMATEURS - Perrine Pelen

1980 – Perrine Pelen – Se relever pour gagner sa médaille olympique à un centième de seconde – Ski Alpin

Et pour cet épisode, j’ai eu la chance d’échanger avec Christine Caron, nageuse et Vice-championne olympique du 100 m dos aux Jeux olympiques de Tokyo en 1964. Elle est la toute première française à décrocher une médaille en natation et aussi la première femme française à avoir porté le drapeau aux Jeux Olympiques. C’est une vraie pionnière du sport féminin !

Elle nous raconte son parcours de vie, sa relation exceptionnelle avec son entraineur Madame Suzanne Berlioux, sa découverte du monde grâce à la natation, sa popularité auprès des français et sa relation au statut d’amateur. Elle m’a particulièrement touchée par son énergie débordante, sa gouaille et son enthousiasme.

AMATEURS, c’est le podcast qui nous partage la rencontre de l’artiste Baptiste Chebassier avec des médaillés olympiques français pour qu’ils nous racontent leur histoire, celle de leur sport et celle de leur médaille. Il écrit tous les noms des médaillés olympiques depuis 1896 pour contribuer à sa façon aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Perrine Pelen

Pendant l’épreuve qui se déroulait en deux manches, sur la deuxième manche je tombe en fait, je pose mes fesses par terre, et là, c’est comme si un immeuble s’écroulait devant moi mais que je refusais et je repars comme une bombe. Je finis troisième et j’emporte cette médaille de bronze avec un centième d’avance sur ma coéquipière française Fabienne Serrat.

Baptiste Chebassier

Bonjour à toutes et à tous, je suis Baptiste Chebassier et j’écris à la main les 30 249 noms des médaillés olympiques depuis 1896. Cette grande fresque fera une fois terminée 130 mètres de long et je rajouterai pendant les Jeux de Paris 2024 les noms des nouveaux médaillés olympiques. Et pour la première fois, j’ajouterai aussi ceux des médaillés paralympiques dont la base de données n’existe malheureusement pas. Je souhaite rendre hommage à travers ce projet artistique à tous ces athlètes qui s’engagent et donnent tout ce qu’ils ont pour vivre l’aventure des Jeux. Ils consacrent ce qu’ils ont pour moi de plus précieux, leur temps. J’ai longtemps écrit le nom de personnes décédées, et une fois le nom du premier médaillé encore en vie inscrit, j’ai eu envie de partager ce moment d’écriture avec les vivants. Vous écoutez le podcast AMATEURS, qui vous partage dans chaque épisode ma discussion avec un médaillé olympique que je rencontre chez lui, ou par téléphone, pour écrire son nom en sa présence, et qui me raconte son histoire, celle de sa médaille, et celle de son sport. Je découvre que ces médaillés ont tous un point commun avec vous, auditeurs. L’amour du sport. Ce sont donc comme vous, des amateurs. 

Et pour cet épisode, j’ai eu la chance de rencontrer la skieuse Perrine Pellen, seule médaille française des Jeux d’hiver de Lake Placid en 1980, où elle remporta le bronze. Elle rajoutera à son palmarès le bronze en géant et l’argent en slalom au jeu de Sarajevo en 1984. Perrine, qui m’a accueilli chez elle, nous raconte sa médaille gagnée in extremis à la force du mental. Elle nous raconte aussi les évolutions du matériel et des conditions qui vont créer le ski de compétition de demain, ainsi que l’évolution de la médiatisation des sports d’hiver et donc de la reconnaissance de ses athlètes.

Perrine Pelen

Merci à vous de me donner l’opportunité de faire un flashback sur cette première médaille, qui a été un élément forcément très marquant de ma carrière, parce que la première a une place toute particulière. Donc cette médaille, je l’ai gagnée à Lake Placid. C’était en 1980, en slalom géant. Une médaille qui n’était pas forcément celle qui m’était promise, parce qu’en 1980, j’étais largement favorite. J’ai participé en fait aux épreuves de slalom et de slalom géant. J’étais largement favorite en slalom. Je tombe en slalom alors que je gagne la Coupe du Monde qui a précédé et celle qui a succédé aux Jeux Olympiques. Grosse frustration par rapport à cette épreuve pour laquelle j’étais favorite, mais j’ai réussi à… gagner cette médaille avec grand bonheur parce que cette médaille, en fait, vraiment pendant l’épreuve qui se déroulait en deux manches, sur la deuxième manche, je tombe, en fait, je pose mes fesses par terre. Et là, c’est comme si un immeuble s’écroulait devant moi, mais que je refusais et je repars comme une bombe. Je finis troisième et j’emporte cette médaille de bronze avec un centième d’avance sur ma coéquipière française, Fabienne Serrat qui n’a jamais eu d’autres médailles.

Ah ouais ?

Voilà. Voilà, donc un contexte très particulier parce que c’était mes premiers Jeux Olympiques. J’avais 19 ans. Et autour de moi, j’étais coucounée parce que je faisais partie des favorites. Et autour de moi, on m’avait surtout dit “t’inquiète pas, des Jeux Olympiques, c’est une épreuve comme une autre, t’as un départ, t’as une arrivée”. Sauf que la réalité, c’est que le contexte, il est tout autre. On est dans une ambiance olympique qui est unique, parce que universelle, parce que côtoyer des athlètes venant du monde entier, toutes disciplines, des sports d’hiver confondus, des personnalités françaises qu’on n’avait jamais côtoyées, du comité olympique français, de l’État français. Et autant vous dire qu’au départ, on a vraiment conscience qu’on représente la France, l’État. Je me suis sentie investie d’une forme de responsabilité. Et c’est ce qui fait que sur l’épreuve où j’étais favorite, j’ai perdu mes moyens et que je suis tombée.

Mais vous vous êtes relevée.

En fait, il se trouve que le slalom géant, donc l’épreuve pour laquelle j’ai réussi à avoir cette médaille, a précédé la seconde. Je me sentais moins investie d’une responsabilité parce que moins favorite. Et c’est sur la deuxième épreuve où vraiment je pensais pouvoir l’emporter que ça s’est très mal passé en fait. Et au final, un souvenir aussi très particulier, parce que je suis la seule Française à être médaillée de ces Jeux Olympiques de Lake Placid. La seule médaille. En plus, elle n’était pas de la plus belle des couleurs. Elle était de bronze, mais elle avait une valeur toute particulière pour moi. Et là, j’ai été valorisée de manière toute particulière parce que j’étais la seule médaillée française.

OK, excellent. Ce que j’avais vu, c’est vraiment ce qui m’a intrigué et qui a fait que j’avais particulièrement envie de vous rencontrer. C’est la seule médaillée française.

Mais oui.

C’est la seule fois de l’histoire où il n’y a eu qu’une seule représentante française.

Et après, ont suivi les Jeux de Sarajevo, quatre ans plus tard et on est juste deux médaillés en fait

je suis médaillée, je reviens avec deux médailles et Didier Bouvet qui a une médaille également en slam spécial, qui a une médaille aussi.

Et du coup vous avez eu un traitement particulier quand vous êtes rentrée ?

De Sarajevo là ou de Lake Placid?

Lake Placid

Lake Placid bah médiatisation XXL, vraiment beaucoup de médiatisation oui et j’étais toute jeune, pas très à l’aise voilà voilà oui oui. Mais à l’époque, contrairement à maintenant, notre sport, le ski alpin, était largement médiatisé parce que toutes les compétitions passaient à la télévision en clair sur Antenne 2 à l’époque. Toutes nos épreuves étaient télévisées. On était vraiment mis en lumière. C’est ce qui fait que les gens, en particulier dans les Alpes, me connaissaient, me reconnaissaient parce qu’ils suivaient les compétitions avec passion.

Donc vous dites, c’est vrai, c’est moins médiatisé maintenant.

Maintenant, les Coupes du monde de ski, si on veut suivre les Coupes du monde de ski, il faut avoir Eurosport, c’est sur une chaîne payante. Par contre, les championnats du monde ou les Jeux olympiques qui sont diffusés tous les deux ans pour les championnats du monde et tous les quatre ans pour les Jeux olympiques sont largement médiatisés. Mais entre ces deux temps forts, qui sont concentrés sur 15 jours tous les deux ans, en quelque sorte, rien, plus rien n’est diffusé à la télévision alors que moi, c’était toutes les semaines en fait pendant l’hiver.

Ah oui c’est pas du tout le même impact. Et qu’est-ce qui fait que le ski c’est un sport d’hiver si particulier par rapport aux autres, et qui fait qu’on fait du ski et pas un autre sport d’hiver? 

Alors le ski à l’époque était largement pratiqué et l’est encore mais au fil du temps on s’aperçoit que parce que moins de médiatisation, il intéresse plus le public plus régional. Parce que pour suivre les compétitions, comme je le disais, quand les compétitions ne sont pas diffusées, il est compliqué de suivre des athlètes. Il faut avoir accès à une chaîne payante, en fait, à Eurosport. 

Ok. Ce que vous dites, c’est que vous pensez que ça passe notamment par le suivi des athlètes ?

Oui, par la médiatisation.

Ok. Et donc vous, vous faisiez du slalom ?

Je faisais du slalom et du slalom géant.

Et du slalom géant ? Et ça, c’était quoi, comme discipline ?

En fait, le slalom, c’est un parcours qui se déroule en deux manches, avec des petits virages. Et en fait, c’est le cumul, l’addition des deux manches, qui permet de faire le résultat global, en fait. Et tout se joue au centième près. Et puis, le slalom géant, pareil, se déroule sur deux manches. C’est le cumul des deux manches qui permettent de faire le classement. Et le lsalom géant dure plus longtemps et on est sur des virages qui sont plus larges, en fait. Et comme je disais, les classements et les écarts sont parfois infimes puisque, comme je le rappelais tout à l’heure, quand j’obtiens ma médaille de bronze, je l’emporte avec un centième d’avance sur Fabienne Serrat, 4ème,  qui était mon aînée de 4 ans et qui n’a jamais obtenu de médaille olympique et qui, d’ailleurs, il n’y a pas très longtemps, me l’a rappelé en me disant “Tu te rappelles, tu te rappelles que tu m’as volé ma médaille à un centième”.

J’imagine qu’on se dit à un centième, ça se joue à un centième quoi. Ça doit travailler après un peu.

Oui, oui. C’est vrai que le ski est un sport particulier parce que même si on s’entraîne en équipe, on vit en équipe, le résultat reste individuel. Même si vraiment, le résultat, je le redis encore très longtemps après ma carrière, si j’ai pu obtenir une médaille et si j’ai pu obtenir autant de succès, c’est grâce à l’équipe d’encadrement qui m’a toujours soutenue. Parce que derrière un athlète au ski, il y a son entraîneur, il y a son technicien, il y a son préparateur physique. Le préparateur des skis qui est extrêmement important et puis voilà.

 Je me demandais si les skis et le matériel, pouvaient faire la différence entre deux athlètes.

Considérablement.

Considérablement ?

Oui, oui, oui. Considérablement, alors, le matériel, à la fois dans sa structure, donc là, c’est l’enjeu des différentes marques et puis dans sa préparation, puisqu’à ski on est un sport de pleine nature, avec des revêtements qui peuvent être différents, à l’époque, à l’époque on pouvait d’une course à l’autre, soit la neige était plus douce ou gelée, et pour ça, c’est des préparations de pistes totalement différentes, alors que maintenant les athlètes qui skient en slalom et en slalom géant skient sur des pistes préparées avec injection, c’est-à-dire c’est de l’eau qui est propulsée pour pouvoir permettre un revêtement extrêmement dur, très, très gelé. Alors que ce n’était pas le cas à l’époque.

Donc, toutes les pistes sont gelées ?

Elles sont préparées de telle sorte à ce que le revêtement soit très, très dur et soit le moins impacté possible par le passage des skieurs pour pouvoir être le plus équitable possible et pour permettre à un skieur qui part 30e de pouvoir être très bien classé.

Parce qu’avant, de votre époque, il y avait une grosse différence entre passer en premier et passer en dernier ?

Alors, il pouvait y avoir, effectivement, les pistes n’étaient pas préparées de manière aussi homogène. La piste pouvait être moins bien préparée et faire que les dossards plus élevés avaient beaucoup plus de mal à être dans les premiers.

Du coup, la chute, elle doit être douloureuse maintenant ?

La chute ? 

Non? Si la neige est plus dure.

Ah, alors en slalom et slalom géant… Oui, un peu, mais c’est surtout dans les disciplines de vitesse. On a pu voir cette année que c’est vrai que les pistes préparées très dures, l’évolution du matériel qui fait que les skis sont de plus en plus rapides, il y a eu un hiver qui a été marqué par beaucoup de blessures, en particulier chez les têtes d’affiches, qui fait que ça fait un peu réfléchir tout le monde.

Pour vous, c’est quoi le futur du ski dans les 20 prochaines années ? Du ski dans les Jeux Olympiques aussi ?

L’évolution du ski va se faire surtout, c’est la Fédération Internationale de Ski qui s’adapte à l’évolution du ski, qui est nécessaire avec le changement climatique. Il y a des tas de réflexions en cours, mais ce qu’on peut dire c’est que le ski dans les stations qui sont au-dessus de 1500 mètres à de très belles années devant lui. On sait à quel point… point et les stations ont vraiment conscience de la nécessité de faire évoluer le modèle et elle s’y emploie au maximum.

Ok

Entracte

Donc ça c’est vous pendant la première médaille?

C’est ça

80 ?

Mais oui c’est la même,  c’est LA  médaille.

Et donc c’est encore dans un écrin ou vous l’aviez autour du cou?

Je l’ai toujours laissée dans un écrin et j’ai une anecdote parce que j’ai été cambriolée il y a deux ans et j’ai eu la chance de tomber sur des cambrioleurs qui n’étaient pas sportifs. Ils m’ont laissé toutes mes médailles. Avec bonheur.

Mais vous pensez qu’ils ne les ont pas vus ?,

Non, je pense qu’ils ont surtout pensé qu’ls ne pouvaient pas les revendre.

Ouais, trop compliqué.

Ouais. Avec mon nom dessus, avec tout ça là.

Ah, il y a le nom dessus ? Je ne savais pas qu’elles étaient gravées une par une.

Oui. Classe, hein ?

Ah, c’est canon. 

C’est la plus belle, celle-là, d’ailleurs. Ah ouais ? En tout cas, c’est celle qui, pour moi, a été…

Ah ouais ? Elle fait vachement dorée, je trouve…

Mais oui, je trouve aussi. Mais ça a vraiment été… D’ailleurs, ça a été ma première médaille, championnat du monde et Jeux Olympiques confondus. Et ça a été vraiment le point de départ, de lancement de ma carrière, qui m’a permis véritablement de prendre confiance totale en moi. Et puis surtout la prise de conscience de la nécessité de se préparer pour ces grands événements qui ne se présentent que tous les quatre ans. J’ai participé à la cérémonie de clôture à Lake Placid. Et pour moi, ça a été vraiment une prise de conscience, un coup de poing dans la figure quand le drapeau de Lake Placid est descendu, et là c’était la remise du drapeau à Sarajevo. Et Sarajevo se présentait quatre ans après. Et c’est là que j’ai réalisé que pour ne serait-ce que retenter ma chance, il allait falloir que j’attende 4 ans.

C’est dur.

Et en sachant que, contrairement à… C’est vrai qu’en ski alpin, je prenais le départ de juste deux épreuves, c’est-à-dire c’était deux jours, qui étaient totalement déterminants pour la suite de la carrière, en fait. Et c’est ce qui m’a amenée à faire appel ensuite à… Je me suis dit, j’étais bien préparé physiquement, j’étais bien préparé techniquement, mais ce qui était bien préparé, c’est ce qui m’a amenée en réfléchissant à faire appel à des techniques de préparation mentale. Je me suis mis à faire de la sophrologie pour me préparer pour les grands événements qui se déroulent le jour J pour être prêt, quelle que soit mon humeur le matin, quelle que soit ma forme, quel que soit. Et c’est ce qui fait que j’ai pu me préparer au mieux et ce qui a été plutôt positif en fait. Pour Sarajevo, je reviens avec deux médailles, pas l’or malheureusement, mais deux médailles et puis j’ai été championne du monde l’année d’après. 

 Ok, ah ouais. Et donc vous pensez que c’est cet aspect de prendre en compte la préparation mentale qui…

Déterminant.

Et ça, la santé mentale, c’est quelque chose dont on parlait à l’époque ?

On nous avait proposé de la sophrologie. Donc, c’est une technique… Ce genre de technique est très personnel et ce genre de proposition, en fait, doit apporter forcément… doit convenir à l’athlète. Donc c’est vraiment une décision personnelle. Et j’étais la seule, en fait, à faire appel et à confirmer mon intérêt pour cette technique. en sachant que d’autres nations comme les États-Unis, les Américaines, elles l’utilisaient déjà à plein. Et quand on voit la place du mental, on se dit, en tout cas personnellement, je ressentais le besoin, en plus d’être prête physiquement, techniquement, sur le matériel, d’avoir un mental qui soit le mieux entraîné et préparé possible pour être prêt le jour J.

Ok. Et à cette époque, vous étiez amateur ou pas ?

Oui. Et ils le sont toujours aujourd’hui. Mais c’est vrai qu’on avait un statut totalement amateur. 

Oui, c’est ça. Parce que les jeux, il me semble, étaient encore réservés aux amateurs.

Oui, tout à fait.

Et vous dites qu’aujourd’hui, la plupart des gens qui participent ont un autre métier à côté ?

En fait, ils ont le statut amateur. Même si les premiers ont des primes maintenant qui sont… à la hauteur de l’investissement de ces athlètes qui se dédient totalement à leur sport.

Ouais c’es fou l’implication qu’il faut mettre dedans, ça me fascine, c’est un peu ce que je cherche aussi à recréer à mon échelle, mes capacités dans ce travail qui est d’écrire tous les jours, plusieurs heures par jour, de ne pas sortir ou de ne pas faire certaines choses, parce qu’on a ça à faire. D’ailleurs, peut-être les proches qui ne comprennent pas forcément. Moi, je me dis, tous ces gens, les nageurs qui vont nager 8h dans la journée, je ne peux pas partir en vacances, je dois aller nager.

Non, mais c’est sûr, c’est sûr. C’est tellement d’engagement que tu as envie de tout mettre en place pour être prêt le jour J, le plus possible. Parce que dans une carrière, avec le recul, et je suis bien placée pour en parler, ce qui reste véritablement, ce sont les médailles olympiques en fait.

Ouais véritablement, les médailles olympiques, encore plus que les titres de champions du monde. Être olympien, avoir participé à des Jeux, c’est déjà un statut qui est très valorisant. Et quand on est médaillé olympique, ça reste.

Vous avez des groupes de médaillés olympiques où vous vous retrouvez ?

Non, on a, nous, une association des internationaux du ski français qui réunit, en fait, tous ceux qui ont participé à des championnats du monde ou des Jeux Olympiques. Une association qui est vivante, elle s’appelle l’AISF et on se réunit une fois par an dans le cadre de l’Assemblée Générale avec des partages d’expériences et c’est inter-génération. C’est très sympa.

Vous parlez du centième. Moi, je m’interroge beaucoup sur l’évolution de la notion de performance parce que la devise olympique, c’est plus vite, plus haut, plus fort.

Et ensemble maintenant.

Tout à fait. Mais c’est vrai que c’est une devise qui m’interroge de plus en plus, qui est l’essence même du sport en compétition quand même, d’aller un centième plus vite que l’autre, etc. Et en même temps, je trouve qu’on voit de plus en plus des… Si on prend les nouvelles épreuves de Paris 2024, c’est des épreuves dont la performance est traitée différemment, type le surf, type le skate, type le breakdance. Où il peut y avoir plus de subjectivité, moins dans le sens où si on a passé la ligne d’arrivée le premier, on a passé la ligne d’arrivée… Il n’y a pas forcément de contestation possible ou quoi que ce soit. Et j’ai vu des vidéos d’anciennes épreuves au ski où on danse sur les skis. Je ne sais plus comment ça s’appelle.

Le ballet.

Le ballet. Et est-ce que dans l’avenir du sport d’hiver olympique, il peut y avoir d’autres épreuves rajoutées comme ça ?

Mais ça existe déjà.

Le ballet, c’est toujours là ?

Non, mais par exemple, le patinage artistique.

Ouais.

Tu as une note artistique qui est très subjective en patinage. Tu l’as aussi en bosses et en slope style. Donc ça existe déjà en fait. Mais c’est vrai que le breakdance, tout ça, c’est vrai que l’évaluation fait largement appel à de la subjectivité.

Je sais que chez certains sportifs, qui sont notamment dans les sports plus traditionnels, parfois c’est des choses où on se dit que ce n’est pas possible.

Oui, certains le disent. Après, je pense que… L’évolution du programme olympique vise à intégrer des sports, donc courtisés par les jeunes, pour rester en contact avec la nouvelle génération. Ça, c’est déterminant.

Oui, je pense que c’est top. J’ai hâte de voir ces nouveaux sports. Est-ce que vous avez un mot que vous aimeriez adresser si jamais il y avait des athlètes français qui allaient participer à Paris 2024, qui vous voyaient, qui vous entendaient, ou que vous croisez peut-être déjà ?

Le message qu’ils ont dû recevoir déjà mille fois, c’est de profiter au maximum, de pouvoir donner le meilleur d’eux-mêmes en fait, face à leur public, face à une foule qui va leur être complètement acquise, et de profiter un maximum, voilà, et puis pour pouvoir obtenir le Graal, qui sera une médaille olympique.

Et s’il tombe, il faut qu’il se relève et finisse la course, j’ai envie de dire.

Non, non, bien sûr, c’est que ce qui importe et ce qui reste, comme je le disais, c’est la médaille olympique. Donc… Ce qui est intéressant quand on fait des Jeux olympiques, on prend le départ, et  c’est la course d’un jour. Donc, c’est se dire, même si on n’est pas favori, se dire pourquoi pas moi de se donner un maximum pour saisir sa chance ce jour-là, en profilant pleinement du public qui va les soutenir à fond.

Ok, trop cool. Merci beaucoup.

Voilà, merci.

On va écrire votre nom maintenant.

Merci à toi. Voilà, super.

J’imagine qu’il y avait un village olympique, vous ?

Oui, Oui c’était une prison qui était toute neuve qui nous accueillait et nous on était dans un bungalow en fait.

Et dans ce cas, ils mélangent les athlètes de différentes nationalités ou pas ?

Oui, bien sûr, il y a tout le monde, tous les participants.

Et vous aviez le droit de sortir quand même ?

Sortir, non, non. Vous savez quand on participe aux Jeux, on arrive deux jours avant l’épreuve, on s’entraîne ailleurs, on vient au dernier moment et on repart, alors quand ça marche bien, le soir, quand on n’a pas d’autres enfants, oui, on peut s’amuser. Mais sinon…

Ok, parce que souvent on parle de l’ambiance du village olympique comme quelque chose d’extraordinaire.

Ah oui c’est  formidable.

Ah voilà, j’ai fait une faute. C’est pas une faute, 

Je ne veux pas vous distraire hein.

Non, non, ça arrive. Et là, on arrive au vôtre. Et là, c’est là où je ne fais pas de fautes.

R R I N E   P E L E N 

Et voilà. Et votre concurrente, du coup, là-dessus, c’est Irène, c’est ça ? 

Il y avait Irène Epple, médaille d’argent.

Ouais. Et l’autre qui est médaille d’or.

Reporter Reuters
Qu’est-ce que ça fait de voir votre nom écrit au milieu de tout ces autres noms ?

 Très, très plaisir. Voilà, voilà. Ça montre que c’est des… C’est des temps forts dans une carrière qui restent entre guillemets gravés, et on le voit encore aujourd’hui, et ça fait très chaud au cœur.

 Graver, c’est le bon mot. On m’a dit à un moment, pourquoi tu ne les graves pas ? Déjà, les écrire, c’est long. Bon bah c’est cool. Merci beaucoup d’avoir partagé ce moment avec moi. C’est trop cool. 

 Avec grand plaisir et bravo pour ce travail de longue haleine qui est remarquable.

 Merci beaucoup.

Je vous remercie pour votre écoute. J’espère que cette rencontre avec Perrine Pelen et le ski aux Jeux Olympiques vous a plu. J’ai personnellement beaucoup aimé son témoignage de l’importance de la préparation mentale. Et j’ai été touché par son rappel. La différence entre une médaille olympique et pas de médaille, ça peut jouer au centième de seconde. Vous pouvez découvrir d’autres histoires de médailles olympiques sur ce podcast et sur les réseaux sociaux. Si vous avez aimé cet épisode et si vous voulez soutenir le projet artistique amateur, n’hésitez pas à vous abonner, à partager ce podcast à vos proches et aux amoureux du sport, à laisser un commentaire et à mettre 5 étoiles sur les plateformes d’écoute. Je vous remercie pour ce moment partagé, pour votre temps, et je vous dis à bientôt !