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Vignette podcast AMATEURS - Frédéric Pérez

1992 – Frédéric Pérez – les Barjots pour ouvrir la voie du succès du handball olympique français – Handball

Et pour cet épisode, j’ai eu la chance d’échanger avec Frédéric Pérez, handballeur, et médaillé de bronze en 1992 aux Jeux Olympiques de Barcelone avec l’équipe des bronzés qui deviendra celle des fameux “Barjots” et remportera la première médaille olympique de l’histoire du handball français.

Il nous raconte leur épopée olympique sous la houlette de Daniel Costantini grâce au travail acharné et à l’esprit d’équipe de tous ses camarades.
Il détaillera la spécificité du rôle et du caractère du gardien de but, et il nous racontera comment il a vécu  la transition du handball de l’amateurisme aux professionnels avec des exemples signés Jean-Claude Tapie qui utilisait les mêmes méthodes que son frère Bernard Tapie.

 

Frédéric Pérez
Les souvenirs c’est ça, c’est-à-dire que soit vous obtenez un palmarès, vous êtes avec les Barjots vous êtes sur un podium à Barcelone. Donc un truc unique, c’est génial, c’est indescriptible, avec une médaille autour du coup. Et nous on a peut-être eu la chance, ça j’en suis persuadé, d’avoir connu les deux mondes. Le monde vraiment amateur, où on bossait, on s’entraînait moins, bien entendu au tout début. Mais on y croyait à fond, on faisait des choses à fond avec une bande de potes. Et le passage justement au monde professionnel. 

Baptiste Chebassier
Bonjour à toutes et à tous, je suis Baptiste Chebassier et j’écris à la main les 30 249 noms des médaillés olympiques depuis 1896. Cette grande fresque fera une fois terminée 130 mètres de long et je rajouterai pendant les Jeux de Paris 2024 les noms des nouveaux médaillés olympiques. Et pour la première fois, j’ajouterai aussi ceux des médaillés paralympiques dont la base de données n’existe malheureusement pas. Je souhaite rendre hommage à travers ce projet artistique à tous ces athlètes qui s’engagent et donnent tout ce qu’ils ont pour vivre l’aventure des Jeux. Ils consacrent ce qu’ils ont pour moi de plus précieux, leur temps. J’ai longtemps écrit le nom de personnes décédées, et une fois le nom du premier médaillé encore en vie inscrit, j’ai eu envie de partager ce moment d’écriture avec les vivants. Vous écoutez le podcast AMATEURS, qui vous partage dans chaque épisode ma discussion avec un médaillé olympique que je rencontre chez lui, ou par téléphone, pour écrire son nom en sa présence, et qui me raconte son histoire, celle de sa médaille, et celle de son sport. Je découvre que ces médaillés ont tous un point commun avec vous, auditeurs. L’amour du sport. Ce sont donc comme vous, des amateurs. Et pour cet épisode, j’ai eu la chance d’échanger avec Frédéric Pérez, handballeur et médaillé de bronze en 1992 aux Jeux Olympiques de Barcelone avec l’équipe des Bronzés, qui deviendra celle des fameux Barjots et remportera la première médaille olympique de l’histoire du handball français. Ils nous racontent leur épopée olympique sous la houlette de Daniel Costantini grâce au travail acharné et à l’esprit d’équipe de tous ses camarades. Il détaillera la spécificité du rôle et du caractère du gardien de but, et il nous racontera comment il a vécu la transition du handball de l’amateurisme au professionnel, avec des exemples signés Jean-Claude Tapie qui utilisait les mêmes méthodes que son frère Bernard Tapie. 

Frédéric Pérez
J’ai passé toute mon enfance et mon adolescence à Thonon-les-Bains, près d’Annecy, près du lac Léman, où j’ai découvert le sport, j’ai fait beaucoup de judo justement, avant de découvrir le handball tardivement. Et il y avait un club, après des concours de circonstances, c’est souvent ça dans la vie, le mercredi il y avait des compétitions de handball, et j’aimais bien tout ce qui était poste de gardien de but, que ce soit au foot, que ce soit au handball, et puis il manquait un jeune. Et puis ce jour-là, j’ai dû pas être trop mauvais, puisque l’entraîneur de l’équipe première, déjà c’était un club, une petite ville de 20 000 habitants, 25 000 habitants, Thonon-les-Bains, qui m’a repéré et qui m’a ordonné j’allais dire, c’est le cas de le dire, de venir à l’entraînement. Puis c’est comme ça, à 15 ans, que j’ai commencé à faire du handball tout en continuant à faire du judo. Je sais qu’à un moment donné, j’ai caché pendant six mois le fait de faire du judo. Donc j’allais faire du judo en première partie de soirée j’allais dire, ensuite je m’entraînais au handball. Et puis bon, mon père à un moment donné à vu qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Il a vu ma photo dans le journal une fois là. Donc à partir de là, j’étais à saturation par rapport au judo parce que c’est un sport qui me plaisait beaucoup mais qui était énergivore on va dire. Donc il fallait basculer sur des sections sportives à Lyon ou à Grenoble, parce que Thonon-les-Bains c’est une petite ville, comme la Haute-Savoie, est très enclavée, on va dire, à part Annecy. Donc il fallait faire le départ. C’est comme ça, un concours de circonstances, que j’ai mis les pieds dans un club qui était déjà en deuxième division. Et puis c’était plus facile, entre guillemets, d’accès. Il y avait moins de strates, il y avait moins de hiérarchie. C’est-à-dire que soit on jouait en équipe réserve, on va dire, en régional, soit on intégrait le collectif provisionnel. Donc j’ai commencé comme ça à Thonon, où j’ai fait deux années en deuxième division et deux années en première division justement. Et puis après, à l’âge de 18 ans, je suis parti faire mes études à Grenoble, donc à 200 km de là. Et la troisième année, donc pendant deux ans, je revenais le mercredi avec des copains dans une vieille Diane pourrie, j’allais dire et je faisais 200 bornes pour pouvoir m’entraîner le mercredi et puis repartir le lendemain pour être prêt à Grenoble en cours. Ça avec des souvenirs extraordinaires quand même, et puis après je suis allé dans un club de première division avec lequel je m’entraînais à Grenoble, à Saint-Martin d’Hères. Après j’ai fini mon cycle d’études donc j’étais au bataillon de Joinville, c’était le corps des armées qui réunissait tous les athlètes on va dire. Donc ça c’était super parce qu’on se retrouvait sur une année d’armée à faire une demi-matinée j’allais dire de classe militaire et puis tout le reste de temps de s’entraîner. Tout sport confondu, donc c’est super parce-qu’il y avait aussi bien, l’année où je suis rentré, c’était Yannick Noah qui avait gagné le Roland-Garros en 1983. C’était l’époque des Forget, Lecomte, etc. Je trouvais aussi bien des sportifs très connus, très fortunés, parce qu’il y avait aussi des footballeurs, que des rugbymans, que des athlètes, que des gymnastiques, et ça c’était super parce que tout le monde était à la même enseigne. Au bataillon de Joinville à Fontainebleau et c’était très pratique pour toutes les fédérations parce que c’était une année de stage complet avec tout une génération d’âge quoi. Donc ça je suis parti tout de suite et puis tout en jouant après à Paris, donc j’ai été muté à Paris où je suis resté une dizaine d’années. D’abord dans un super club qui était très titré, je me demande si avec Ivry-sur-Seine c’est pas encore le club le plus titré qui s’appelait la Stella Saint-Maur. Là aussi avec un système avec d’excellents joueurs très jeunes comme moi à l’époque mais avec un passé historique très glorieux parce que c’était un club qui a été très fort mais qui avait pas de publicité. Comme je disais, c’était le passage encore du monde amateur au monde professionnel. Après en 88, je suis parti à Créteil. J’ai franchi un pont parce que Saint-Maur et Créteil, dans le règlement sont séparés par un pont. Et là, j’ai vu apparaître l’individu qui s’appelait Jean-Claude Tapie, frère de Bernard Tapie. Il a voulu faire la même chose. Donc, ça coïncide aussi à l’apologie après, je veux dire, en 93, lorsque l’OM football a été sacrée championne d’Europe, le seul titre. Nous, on était juste avant, on va dire. Il y a eu l’époque Vitrolles avec Tapie, quand il était parti de Créteil. Et pendant 4 ans, j’ai eu Jean-Claude Tapie, donc avec des salaires qui étaient multipliés par 4, par 5, par 6. Une grosse période, on va dire, où Tapie, Jean-Claude, a fait comme son frère, a fait un recrutement haut standing, avec un tas de réseau du style Charles Biétry, qui était quelqu’un d’éminent journaliste à Canal+, et on a commencé à faire des matchs télévisés, avoir des sponsors particuliers, etc. Ça c’était Créteil à la grosse époque on va dire, voilà 88. Alors donc bon on avait eu la malchance d’être deuxième parce que pour Tapie c’est vraiment un déshonneur que d’être deuxième d’un championnat. Et dès l’année d’après on a été champion de France, on a gagné la coupe de France, on a été finaliste de la coupe d’Europe. C’est la première fois que ça arrivait un peu côté français. Bref, voilà. Parallèlement, avec l’équipe de France, on a eu donc un individu d’origine italienne, avec Daniel Costantini, qui a été bien sûr le précurseur de tout ce qui s’est passé après, et avec un plan fédéral pour qu’on se qualifie d’abord dans un premier temps en 90 pour un mondial A, parce qu’il y avait trois catégories de mondiaux A,B,C, et quand on est passé donc en mondial A, on a eu la chance d’être aux Jeux Olympiques en 92. Et ça veut dire que conjointement, on avait une quantité d’entraînement qui était vraiment extravagante, qui était très très importante avec Daniel Costantini. La préparation de Barcelone, on l’a fait à Banyuls, dans un centre de vacances, au milieu de tous les touristes. Et ça, c’est des souvenirs qui sont super aussi. On a fait une préparation, pareil, dans un centre de vacances à Istres, où on s’entraînait comme des malades, pratiquement 6 heures par jour, 6-8 heures par jour. Donc à la fois l’avènement, d’un club comme Créteil, avec Tapie, avec tous les moyens nécessaires, avec un confort extraordinaire pour s’exprimer. Bon, sur le plan matériel, tout simplement, comme j’ai dit, on avait le Palais des Sports de Créteil, qui est le même actuellement, encore et qui était complètement à notre disposition, le centre de mise en forme juste à côté, tout le confort pour pouvoir s’entraîner comme on voulait, le jet privé du frère de Bernard Tapie pour aller faire un stage en Allemagne et pour être à l’heure pour jouer Villeurbanne le week-end en championnat. Là-dessus, c’était des conditions qui étaient énormes. Et en plus, avec une somme de matchs incroyables, puisqu’on a fait plus d’une centaine de matchs à Mi-cou en compétition avec Daniel Costantini, notamment contre des super nations, donc l’écart s’est réduit, bien entendu. Ce qui devait arriver est arrivé quand même, c’est-à-dire qu’on a réussi à se qualifier pour le mondial en 90 et qui a débouché aussi sur une qualification aux Jeux Olympiques en 92. Donc c’était vraiment le gros départ de toute l’aventure qui a suivi, puisque nous on était au départ, donc on a connu les méandres encore une fois, les stages au fin fond de la Bulgarie dans une salle qui n’était pas chauffée, les hôtels sous-étoilés, et c’est là que l’avènement des bronzés dans un premier temps, ce qu’on a appelé les bronzés, puis ensuite les Barjots est arrivé. Que quand vous mettez 20 Gugus dans un VVF à Istres avec une télé dans une salle, etc, et bah à défaut d’être dans le confort, ça solidifie un groupe et on a des souvenirs qui sont extraordinaires. Le fait de se retrouver comme ça, et pour rien au monde, vous pourrez interroger n’importe quel gars qui a été un Barjot, ce qu’on appelle donc cette génération-là, les Stoecklin, les Munier, les Gardent, les Volle, les Perreux, etc., etc., les Portes. Ils vous diront que pour rien au monde, ils échangeraient un palace cinq étoiles contre les souvenirs qu’on a eus ou je vous dit, sur des lits jumeaux à Istres avec une piste d’athlétisme juste devant nous et des stages à rallonges. Donc ça, c’est des super souvenirs. C’est toute une génération, donc c’était des Philippe Médard, c’était Philippe Debureau, c’était, comme je vous l’ai dit, bon, il y en a qui ont continué un peu plus, bien entendu. Volle, Gardent, Perreux, Munier, Lathoud, Stoecklin, voilà tous ces gens-là, qui ont été les précurseurs. Alors bon, l’histoire des barjots c’est effectivement, c’était un ensemble de joueurs, de gars complètement déjantés. Encore qu’il y en avait qui étaient bien entendu plus barjots que d’autres. Ce qu’il faut savoir c’est que bon, des gens qui aimaient bien la fête, mais une fois que les compétitions étaient finies, parce qu’on est certainement au jour d’aujourd’hui les handballeurs qui se sont le plus entraînés au monde, je vais dire presque, et que sous des rapports un petit peu fantasques entre guillemets, il y avait une quantité de travail qui a été extraordinaire. Donc le style de stage par exemple avec Daniel Costantini, c’était à Istres, c’était lever, avant le petit déjeuner où vous faisiez une heure de dojo de judo avec des pompes, des abdos, des tas de trucs comme ça. Ensuite on allait déjeuner, ensuite il y avait séance de muscu, séance de piste, et puis on terminait par exemple sur une heure de shoot de tir, ça c’est pour la matinée, sieste crapuleuse bien entendu, entraînement à Istres, donc dans un autre gymnase de 16h à 18h, et le soir match d’entraînement. Donc vous imaginez bien dans l’état où on était, mais bon ça nous a forgés. Et puis surtout la caractéristique de tous ces gens qu’on a appelés les Barjots, c’est un mental de folie, avec des gens vieux ou moins jeunes qui ne doutaient de rien. Et quand on a réussi à se qualifier pour Barcelone, on y allait d’abord, on était la dernière équipe à se qualifier. Là aussi, tout le monde, notamment l’Espagne, en ouverture, nous prenait un peu pour en se disant… Je me rappele d’articles espagnol en disant, parce que je parle espagnol, les journalistes espagnols bien sûr qu’ils disaient attention, ouverture contre les français. Ne dépensez pas trop d’énergie parce que vous allez jouer la Russie dans trois jours. Ça s’appellait la CEI. La Russie à changé plusieurs fois d’étendard. Bon, nous quand on est arrivés, on était les derniers, donc le kiné dans les appartements qui n’étaient pas prêts, le kiné il a dormi dans une cuisine. Daniel Costantini, je ne sais pas où il a dormi. Enfin bon bref, c’était de l’à peu près. Par contre, tous les portraits des joueurs espagnols étaient affichés dans les chambres, etc. Et quand on a joué les Espagnols, bah on a réussi à taper les Espagnols chez eux quoi. Et donc, on a failli battre les Russes et puis on a fait une médaille de bronze à la fois inespérée, mais dont le groupe ne doutait pas un seul instant. Il y avait presque même des regrets d’avoir perdu contre les Russes d’un but, simplement, là-dessus. Alors après, avec des comportements, certains se sont décolorés les cheveux, d’autres se sont rasés la tête, d’autres voilà… Moi personnellement j’avas un beau père qui était cardiaque donc j’ai pas coupé les cheveux pour pas lui faire peur. Et puis il y avait des caractères aussi.

Il y avait aussi des copains comme Jean-Luc Thibault, par exemple, qui était assez introvertis, etc. Donc il y en avait pour tout. Laurent Meunier qui était complètement, lui, extraverti. Jackson Richardson aussi. Enfin, vous voyez, il y avait des caractères complètement différents. Mais par contre, des guerriers, des gladiateurs sur un terrain, ce qui a permis d’avoir une aventure. Même maintenant, pour ceux qui en ont continué plus et qui ont même été champion du monde par la suite, quand on vous dit quel est le meilleur souvenir, et bah  ils répondent pratiquement spontanément, c’est les Jeux Olympiques quoi. Parce que, encore une fois, on partait de très loin, et puis c’est une aventure humaine. Donc voilà, moi, de toute façon, j’ai intégré, c’est-à-dire que même pendant que j’étais en équipe de France, j’ai commencé, j’ai fait une première pige en 85 sur un remplacement, puis après, à partir de 87, jusqu’en 93-94, on va dire, puisqu’on était à disposition, on avait fait quelques matchs, j’ai toujours été, j’ai toujours continué à être prof ou à la disposition du sport scolaire. Donc c’est ça qui était super, c’est qu’on conservait notre statut, maintenant j’allais dire presque nos points retraite, même si on n’y pensait pas à l’époque. Enfin notre avancement, etc, etc. Et puis avec une sécurité parce qu’encore une fois, si jamais en cas de blessure ou de je sais pas quoi, on retrouvait tout de suite, on avait toujours ce poste là. Entre moi, mon poste de prof de gym où on ne gagnait pas forcément des mille et des cents, mais le salaire, comme je dis, 3 fois, 4 fois, 5 fois supérieur à un prof de gym à l’époque par Jean-Claude Tapie, qui était à Créteil. Bah on a traversé aussi une période dorée sur 4-5 ans, on va dire, et qui a fait qu’après, bon il y a eu des clubs en faillite. Jean-Claude Tapie de Créteil est parti à Vitrolles, le super club de Vitrolles avec toutes les stars, je veux dire françaises. Française et étrangère, où là ils ont gagné la Coupe d’Europe en 1993, la même année que le foot. Par contre, après, le danger, c’est qu’avec des personnages comme ça, qui ont beaucoup de charisme, qui ont beaucoup de choses, c’est que quand ils partent, on dirait comme les moutons, c’est-à-dire qu’il ne reste plus rien et il n’y a plus d’herbe. Il y a des anecdotes, par exemple, nous, on avait sur le maillot, on avait RMC, par exemple, à Créteil. Parce que l’OM avait RMC. Quand Tapie a démissionné, s’est barré comme un voleur, les dirigeants, on va dire, la mairie etc., de Créteil, qui était une ville très sportive à l’époque, ont voulu renégocier un contrat avec RMC. Et là les gens de RMC qui étaient dans le sud de la France, je crois que ça n’était pas encore jusqu’à Paris. On lui a signifié, mais il n’y a jamais eu de contrat à RMC, par exemple. Voilà. Donc ça, c’est du… Le revers de la médaille, c’est la face cachée, la face sombre des Tapie, on va dire. Quand ils partent, généralement derrière, c’est la Bérézina, comme on dit. Donc le club, le Créteil, a failli y partir. Et moi, justement, deux années avant les Jeux Olympiques, j’ai été contacté par Gagny, qui était là aussi le club de référence avant que j’arrive, qui avait eu un passé très, très riche, qui avait été champion de France la même année chez les filles et chez les garçons, qui avait un gros palmarès là-dessus. Et je suis parti parce que je sentais que j’avais fait mon temps à Créteil et que justement la situation n’était pas clair-cœur. Et ça m’a permis d’avoir un gros temps de jeu sur Gagny pendant trois années, de faire les Jeux Olympiques, les championnats du monde. Et après, comme j’ai dit, j’ai fini en 94. Je me suis fait accrocher par les gens de Toulouse que je connaissais bien, mais là c’était vraiment de l’affect et de l’humain. Justement, le gymnase dont je vous parlais, la qu’on va inaugurer, c’était un monsieur qui s’appelait Jean Weber et qui était quelqu’un d’extraordinaire, qui était entraîneur, humaniste, peintre, etc. Et la rencontre que j’ai faite avec lui lors de rencontres scolaires, lui, il était à Toulouse, justement, déjà, à Raymond-Naves. Ça a été quelque chose de super et on a fait comme les paysans, les montagnards ou je sais pas quoi, on s’est tapé dans la main comme un contrat pour vendre du bétail, etc. Lui m’a dit, “je suis garant de ta venue avec ta famille à Toulouse”. Et puis moi, j’ai dit banco. Donc on est arrivé moi j’avais un garçon, un petit garçon. Donc je suis arrivé à Toulouse comme ça, pas du tout avec les mêmes conditions financières bien entendu, mais avec un poste qui m’était réservé justement. Au lycée Raymond Naves où je suis actuellement, ça fait 2003 on va dire, j’ai fait un peu de tourisme éducatif, ce qu’on appelle des remplacements à l’année, etc. Et puis ensuite, j’ai intégré en 2003, j’ai remplacé cette personne-là au lycée Raymond Naves. Donc depuis 2003 on va dire, je suis au lycée, je suis enseignant au lycée Raymond Naves, qui est un lycée qui est très sportif, qui accumule les titres de champion de France, que ce soit en natation, que ce soit au handball, que ce soit en volley par exemple, où les filles sont allées faire un championnat du monde en Serbie il y a un mois de ça. Donc quand je suis arrivé ici, j’ai fini ma carrière, j’ai entraîné beaucoup d’équipes de jeunes du club. J’ai entraîné, j’étais adjoint aussi pendant pas mal de temps des équipes de France junior. Donc ça c’était sympa aussi parce que je me libérais pendant les vacances scolaires, mais surtout l’été pour disputer un championnat d’Europe ou un championnat du monde là-dessus avec des entraîneurs que je connaissais qui se renouvelaient. D’ailleurs, il y avait un entraîneur phare, M. Petitgirard, puis après, on tournait un petit peu au niveau des effectifs. Donc ça a permis d’être au haut niveau de la catégorie. Les Valentin Porte, par exemple, les Kentin Mahé, les Mathieu Grebille, ils ont fait partie d’une génération par exemple qu’on a eu, Debsonnet de Nîmes, le gardien de but, c’est une génération qu’on a vu dans les moins de 21 ans, par exemple, au fur et à mesure, s’aguerrir pour aller plus haut. Donc je faisais ça l’été, et puis après j’ai entraîné, mon fils à commencé à faire du handball, donc j’ai aussi entraîné beaucoup de jeunes avec des catégories de moins de 15, moins de 13 jusqu’au moins de 18, et puis voilà quoi. Donc il y avait cette envie d’être un petit peu autonome, c’est-à dire que l’entraînement effectivement il y a eu des… Même si je reste encore assez boulimique, on va dire, assez dynamique, j’entraînais toute la semaine à la fois au lycée, puis même 3 ou 4 fois par semaine les jeunes du club, plus les déplacements le week-end, etc. Donc ça me convenait. Maintenant j’ai pris un petit peu de recul, mais ça m’empêche pas d’entraîner à la fois le pôle 2 fois par semaine et puis 4 fois la section sportive au lycée. Donc je suis toujours dans ce rythme-là, qui me convient bien, mais tout en faisant la part des choses, c’est-à-dire que, bon, j’ai bien pris conscience, mais depuis très longtemps, qu’il y avait autre chose aussi que le handball dans la vie, et qu’il n’y a pas forcément des priorités, mais c’est très important d’aller voir ce qui se passe ailleurs, dans d’autres cultures, de côtoyer d’autres gens. J’ai eu quelques problèmes familiaux de séparation aux alentours des années 2001. Et quand les portes se sont refermées, parce que malheureusement les séparations se passent toujours comme ça, ça m’a permis de découvrir des milieux complètement différents avec des personnes qui n’étaient pas du tout sportives ou handballeurs, handballeuses. Des personnes de milieux complètement différents et ça requinque complètement. C’est quelque chose qui me tient à cœur même maintenant, côtoyer d’autres univers. Après, là où je m’éclate encore à mon âge, je suis parti avec des filles, comme je vous l’ai dit, à Vesoul. On s’est tapé 1500 kilomètres, où on n’est pas forcément dans des conditions super, mais où on s’éclate quoi. Le fait d’être avec des jeunes, c’est que quand vous allez au boulot, même si vous avez vos problèmes particuliers, vous ne pouvez pas arriver avec une tronche de croque-mort, j’exagère à peine, et que quand vous êtes avec les jeunes, ils vous boostent autant que vous vous essayez de les booster. 

J’avais deux, trois questions pour vous. Je me disais, grosso modo, la méthode Tapie, c’est on met le logo RMC sur le maillot, mais on n’a pas signé de contrat c’est ça?. 

Très sincèrement, l’avantage quand savez que ça va arriver. Alors lui, c’était le frère aîné, Jean-Claude Tapie, celui qui était président de Créteil, c’était le frère aîné. Et c’est en fait celui qui est dans l’historique, celui qui a pris la boîte de camions frigorifiques, une très grosse boîte à Créteil juste à côté, du papa. Bernard Tapie, c’est le frère cadet. Par contre, si vous les aviez au téléphone, c’est la même voix. Bon, Bernard était un peu plus beau, on va dire ça comme ça, un peu plus de prestance. Mais c’était les mêmes. Et donc, comme Bernard Tapie était en plein boom hein, c’est comme ça, Jean-Claude, bien entendu, il a fait du mimétisme entre guillemets avec son frère, on va dire. Ou du moins, il a essayé de transposer dans un petit sport, par rapport au foot, les méthodes du foot. Le gros avantage, c’est ce qui transparaît au foot avec Bernard Tapie aussi, c’est que c’est des meneurs d’hommes. C’est des types, ils ont un charisme fou. C’est vraiment des meneurs d’hommes. C’est des types, ils vous vendent, comme le Bernard Tapie, ils vont vous vendre des boutons de manchettes et puis ils vont faire fortune avec. Donc c’est des gens qui sont très forts. C’est pas péjoratif, au contraire, c’est leur qualité, qui sont rassembleurs, qui sont des meneurs, qui sont des leaders, etc. Par contre après, bon, comme Bernard Tapie, le frère, c’est un peu la même chose. Surtout quand ils partent. Ils font fi de l’historique d’un club. Je dis n’importe quoi mais le type qui était à la buvette, ça fait 15 ans qu’il donne un coup de main à la buvette. Du jour au lendemain, il se retrouve rayer de la liste parce que Tapie est venu avec son équipe complètement dirigeante. Moi je me rappelle, on avait une équipe fabuleuse quoi. Je vous ai dis, la première année, on a fini deuxième. Oula, c’était un malentendu. Donc ça veut dire qu’il a recruté deux, trois gars qui étaient en équipe de France. Pascal Mahé, qui était avec moi, il a pris un des meilleurs joueurs du monde à l’époque. Il s’appelait Mile Isaković, qui était un ailier-arrière, qui était monstrueux. Donc ça veut dire qu’en un an, déjà, il a pris.. lui, il s’en fout de la formation. C’est un alibi, ça. On avait deux, trois petits jeunes qui se débrouillaient bien. Bon, c’était pour faire le bout du banc. L’anecdote aussi, c’est qu’on avait des primes de match. Les primes de match étaient capitalisées. Et c’était uniquement, alors à l’époque on jouait à 12, alors que maintenant on joue à 14, voire à 16 des fois. Donc c’était les 12 qui étaient sur la feuille de match qui touchaient une prime. Et je vous dis pas, l’entraînement, l’entraînement, je peux vous dire que c’était pire qu’en match. Parce qu’il fallait être aligné le week-end, sur certains postes, il fallait être aligné le week-end. Et il jouait là-dessus. Et non seulement il jouait là-dessus, mais c’est que les primes on ne les touchait pas directement, il les capitalisait. Donc ça veut dire que si l’objectif c’était d’aller finir deuxième, mettons, minimale. Donc l’objectif deuxième, vous touchez au mieux vos primes en juin. Si jamais vous finissiez troisième, vous perdez toutes les primes. Et si jamais vous étiez premier, éventuellement il y avait un petit voyage à Marrakech avec les familles, pourquoi pas en plus. Donc ça, c’est de la stratégie d’entreprise. Je me rappelle avoir été champion de France la dernière journée, on était ex-aequo, on savait qu’on allait être champion de France au goal average etc. Je peux vous dire que jusqu’à la dernière minute du dernier match, l’équipe, ça cavale. Et quand vous avez le treizième qui se retrouve sur le banc ou plutôt dans les tribunes le week-end, et bien il a perdu, alors c’était à l’époque, je sais pas, mais c’était déjà cumulé, je sais pas, c’était 1 000 francs, 1 500 francs, puisque c’était des francs, mais multiplié par 4, 4 fois 4 matchs dans le mois, voilà. Ça c’est du Tapie, c’est de mettre des primes de match capitalisées, par exemple. Ça c’est vraiment de la stratégie Bernard Tapie, Jean-Claude Tapie. Comme je l’ai dit, le sketch, c’est les premières années, par exemple, parce que Charles Biétry c’était un journaliste, je sais pas si ça vous dit quelque chose, c’était un précurseur, il est très connu, c’était un journaliste sportif de très grosse qualité et qui était à Canal+, au départ. Donc il avait son réseau, donc ça veut dire que… Ça veut dire que, par exemple, c’est les premières publicités, donc les premiers matchs télévisés, vraiment télévisés, sur Canal+, que nous. Il n’y avait que Créteil. Il y avait l’équipe de Canal+, qui allait nous filmer en Allemagne, qui revenait, etc. C’est quand même au-delà de ces, entre guillemets, magouilles, ou du moins bricolage, vous voyez. C’était vraiment, en tant que sportif, c’était super parce qu’on avait toutes les conditions pour s’exprimer. Malheureusement, il se barre quand vous êtes en stage d’Équipe de France, on vous annonce que Tapie a démissionné et qu’en gros vous vous démerdez avec les contrats qui deviennent caducs. Ça c’est du Tapie. Et après, les souvenirs, c’est ça. C’est-à-dire que soit vous obtenez un palmarès, vous êtes avec les Barjots, vous êtes sur un podium à Barcelone. Donc un truc unique, c’est génial, c’est indescriptible, avec une médaille autour du cou. Mais ça peut être le premier match que j’ai fait en première division, à Thonon-les-Bains, sans signification particulière. Donc, c’est presque une chance. C’est vrai que des fois, on se dit, j’aurais pu être vraiment handballeur professionnel comme maintenant, avec plein d’avantages, etc. Mais nous, on a peut-être eu la chance, ça j’en suis persuadé, d’avoir connu les deux mondes. Le monde vraiment amateur, où on bossait, où on s’entraînait moins, bien entendu, au tout début, mais on y croyait à fond, on faisait les choses à fond avec une bande de potes. Et le passage justement au monde professionnel où c’est pas présomptueux de dire que l’équipe de France qui a été championne du monde en 95 et qui le méritait, bon bah ils le doivent aux prédécesseurs. C’est tout à fait logique. Comme moi je dois aussi le fait d’être arrivé au handball, au fait qu’à Thonon-les-Bains, il y avait une équipe de bon niveau déjà, et puis un entraîneur yougoslave qui m’a alpagué, qui m’a pris par le col et qui m’a dit, toi je veux que tu viennes à l’entraînement, voilà. 

Pourquoi un jeune aujourd’hui… Enfin, je cherche aussi un peu à comprendre la typicité des sports, et donc pourquoi aujourd’hui un jeune, il s’inscrit au hand plutôt qu’à un autre sport collectif comme le foot, le rugby, le volley ? Qu’est-ce qui fait un peu la typicité de ce sport?

D’abord, il faut se battre, parce que moi je pense qu’il y a un attrait. D’abord, c’est qu’on est quand même même, même s’il y a des progrès, le handball est complètement sous-estimé, parce que quand tu penses que la première médaille, justement c’était en 92, on a gagné cette première médaille, et que depuis j’ai même pas compté, mais depuis 1992, on est deux fois champion olympique, je ne sais plus combien de fois champion du monde. On a des stars planétaires comme Omeyer, comme Narcisse, comme Karabatic qui va arrêter et tout. On est quand même sous-évalué, sous-estimé. Parce que le sport en France déjà, tu vois, il est quand même assez cyclique. C’est-à dire que le foot a une place énorme. Nous, par exemple, à Toulouse, c’est le rugby. Et d’ailleurs, ils se le méritent. Ils se le méritent parce que c’est tous des gars qui sont très accessibles, qui sont très humbles. C’est encore un sport où tu n’as pas un type, tu vois un rugbyman marquer un essai, outre le fait d’être très très content, tu n’auras jamais un comportement de footballeur, de choses comme ça. Mais nous, par exemple, notre sport sur Toulouse, c’est vraiment le rugby. C’est vraiment le rugby de par tout ce qu’il transporte, etc. Même si t’as un club de foot qui est le TFC, où les gens s’emballent très vite, où ils gagnent trois matchs de suite, ça va être rempli. Donc en fonction des régions, t’as vraiment une grosse entité. C’est tout leur mérite aussi, mais je veux dire, un jeune qui commence à avoir des capacités physiques, des capacités de vitesse, d’évitement, de choses comme ça, tu peux être sûr que la maille du rugby va aller le chercher. Donc après avec des clubs satellites, ils font très bien ça, c’est très bien foutu. Tu penses bien qu’un gamin qui fait du rugby, il a envie d’aller au stade, faire tout ce qu’il voit. Et puis ça reste, même si le rugby maintenant il commence à se répandre, il y a un club en Bretagne, il y a des trucs comme ça, etc. Enfin bon bref, wow, clairement tout ça. Bon, ça reste quand même très généralisé. Donc, en fonction d’où tu es, d’où tu habites, des réseaux que tu vois, des images. Par exemple, il y a un lobbying du rugby, c’est incroyable. Je veux dire, maintenant, tu as trois matchs de rugby par semaine, quoi. Le dimanche soir, enfin bon, j’ai une belle-mère, 88 ans qui est férue de rugby qui s’enquille 3 matchs par week-end tu vois. Il y a une exposition qui est énorme. Donc ça joue par rapport à ta question. Nous, je pense qu’on a quand même un retentissement qui est assez important encore dans les sports de salle. Et puis, ce que j’allais te dire, c’est que les grands sports sont toujours là. T’auras toujours le foot, comme je te dis. T’auras le rugby régionalisé. Et puis après, tu sais, après, après, après, il y a quoi ? Après, on marche de façon cyclique. C’est-à-dire que le Tour de France, donc pendant un mois, on va penser qu’au vélo. Sauf que quand le Tour de France, il a fini, à part les initiés bien sûr, mais je veux dire, une fois que le Tour de France est fini, pof, on passe à autre chose. Dans une semaine, on va passer à Roland-Garros. Entre guillemets, aussi, tout le monde va être devant Roland-Garros. Sauf que, bon, après, t’as un peu Wimbledon et tout ça, mais je veux dire, voilà. Donc le sport en France, il est vraiment très cyclique, entre guillemets. Il n’est pas complètement inscrit. On fait tout pour les Jeux olympiques et compagnie, on donne des moyens, on essaie de donner des moyens, c’est très bien, aux athlètes qui se préparent, mais on donne pas beaucoup forcément de moyens aux athlètes plus jeunes, qui, comme tous les autres étudiants, sont dans la précarité, etc. Donc ça, c’est quand même important. Là, on est focus sur les Jeux Olympiques. On va se rappeler qu’il y a du Superbike ou du pole, je ne sais rien, je dis ça en déconnant, qu’il va y avoir des activités comme ça, qu’il y a du canoë-kayak qui va te rapporter X médailles. On va ressortir les escrimeurs qui vont avoir X médailles. Le judo, bien entendu, x-médailles. Et puis après, tu vois, fin septembre, terminé, on recommence avec le foot, la saison de foot, la saison de rugby, etc. Donc, nous, moi, je suis prof d’EPS, on fait deux heures d’EPS par semaine dans une classe au lycée. Sauf qu’il y a d’autres pays, c’est 3-4, minimum. Donc, on n’a pas une culture sportive, on va dire, intrinsèque, même si on obtient des bons résultats. C’est pas simplement la performance et l’éducation. On passe par le sport pour avoir des valeurs, etc. 

Il y a un truc que je trouve marrant là-dessus, c’est que… Donc moi, mon projet, je suis en train d’écrire tous les noms des médaillés olympiques depuis 1896, 30 000 noms. Et donc dans les classements olympiques, en fait, aujourd’hui, c’est fait par médailles. Et ils n’existent nulle part. Donc moi, je peux le faire parce que maintenant, j’ai la base de données, mais ça n’existe nulle part. Vous ne trouverez pas un seul article sur Internet qui fait ça, qui, en fait, compte le nombre de médaillés. Et ça pose la question de, est-ce qu’une médaille en 50 messages libres d’une personne, ça vaut la même chose qu’une médaille de 12 gars qu’on fait 18 matchs.

Aussi, c’est le classement des médailles où tu as une part politique, c’est-à-dire qu’au-delà de la fraternité, qui des fois est un peu bidon, on va dire, il y a une course à la médaille qui est fantastique et qui est très politique, où on met en avant une nation dans son dynamisme, dans toute sa « splendeur ». Et quand tu vois les tableaux des médailles, sans arrêt ça, pendant les JO. Tu vas voir, chaque jour, tableau des médailles, tableau des médailles, tableau des médailles. Donc c’est carrément, je veux dire, une course à l’échalote, on va dire, pour se mettre en avant et pour asseoir une supériorité, tu vois, non pas forcément sportive, mais politique sur tel ou tel peuple. Moi ça me gonfle d’entendre parler, oui on vise tant de médailles, ça veut dire quoi ? Qu’est-ce que j’en ai à faire ? Qu’il y ait 70 médailles au lieu de 60 ou 80. Moi je m’en fous royalement. C’est d’avoir des émotions devant ta télé, c’est d’avoir des émotions dans un stade, dans un plan d’eau, sur un terrain de tennis, etc. C’est ça qui est vachement tentant. Tu peux avoir 50 médailles, si les 50 médailles tu les as vues sans que t’ai été ému dans ton canapé ou sur place, ça sert à rien. C’est surtout ce que le sport peut transporter là dessus. Comme tu dis, après, de toute façon la valeur d’une médaille, on est bien placés pour le savoir. Les gens oublient très vite. Tu vas avoir un gymnaste qui va passer 8 heures par jour à bosser comme un dingue, qui est payé au SMIC pendant qu’il se prépare. Bon, il va obtenir une médaille, il va évoluer pendant peut-être quelques mois, quelques années, il va s’élever un petit peu socialement. Mais le gymnaste à l’heure actuelle qui gagne une médaille, qu’est-ce que tu veux il va être entraîneur de gymnastique. Voilà point barre.  Regarde le judo, t’as une tête de gondole qui est super, très bien Teddy Riner. Et est-ce que tu te souviens de, je sais pas quoi, Bouchard hier, qui est une jeune qui vient d’avoir une médaille d’argent ou je sais pas quoi, ou un championnat d’Europe. On est dans l’immédiateté en sport. C’est ce qui fait aussi sa beauté, mais voilà. Tu te rappelles toujours, t’as quelques souvenirs, mais tu te rappelles surtout de ce qui va arriver, de ce qui s’est passé de façon très proche. Moi j’avais un gars qui était dans le cyclisme, il me disait, c’est péjoratif ce qu’il dit, mais il me disait tu donnes le billet d’avion en arrivant à l’aéroport, le cycliste il sait pas se démerder, il sait pas prendre un avion. Il y a longtemps de ça. Mais bon, c’est des caricatures. Le footeux qui arrive avec sa petite sacoche sous le bras et qu’on lui lave ses chaussettes, ses slips et son maillot de match. Je peux te dire que pendant très longtemps, nous on avait, moi j’avais deux maillots en équipe de France hein, on en avait pas 36 et on était heureux comme ça. 

En parlant de caricature, moi on m’a toujours dit que les gardiens au handball c’était un peu les personnes bizarres de l’équipe. 

Non mais t’as pas tort, tu sais pourquoi ? Parce que d’abord, d’abord c’est un poste très spécial et il faut être armé. L’une des grandes forces d’un gardien de but, c’est le mental. C’est le mental parce que moi par exemple il y a deux places où je voulais être, en sport co. Par exemple en foot. C’est simple, et même quand j’ai joué en Corse, ça m’est arrivé il n’y a pas forcément trop longtemps de jouer à un match comme ça en loisir. Moi ça m’intéresse pas d’être milieu défensif ou arrière latéral. Moi quand je joue au foot c’est pour marquer des buts, même si j’ai les pieds carrés et les éviter. Donc le rôle de l’avant-centre, pareil, quand tu vois les avant-centres, ils te le disent tous, c’est un individu parmi les autres. C’est quelqu’un de très introverti, enfin pas introverti justement, mais un avant-centre qui ne marque pas dans un match, même si l’équipe gagne, il n’est pas forcément content à 100%. Un gardien de but, ce qui fait la beauté, la spécificité, l’ingratitude, mais aussi la beauté d’un gardien de but, c’est que c’est toi qui, le résultat du match, est très très souvent imprégné de ta performance. Moi, par exemple, quand j’ai commencé en Haute-Savoie, j’étais très attiré par les postes de gardien de but. C’est-à-dire que j’ai longtemps fait plaisir de garder un but de foot aussi, en même temps avec les potes. C’est je t’ai dit c’était soit avant-centre, tu fais un petit match entre les potes, c’était soit gardien de but soit avant-centre. Il fallait pas que j’aille autre part, non c’est pas possible. Par exemple, il y avait du hockey sur glace en Haute-Savoie notamment. Quand j’ai fait mes études à Grenoble, d’abord il y avait l’équipe des Brûleurs de loups. Il y a des noms qui me reviennent, ils avaient tous des noms comme ça. À Grenoble, ça s’appelait les Brûleurs de loups. J’allais voir des matchs, et bah je focalisais sur le gardien de but. Je sais pas si t’as déjà vu un gardien de but de hockey sur glace avec tout l’harnachement qu’il a sur lui. On dirait un Golgoth avec les jambières, les casques, machin, et bien ça, ça me plaisait. Donc tu vois, j’ai toujours moi été attiré par ce poste. Et puis ce qu’il fait le truc, c’est que c’est un individu parmi les autres. Parce que là, comme je l’ai dit, mentalement, toi, il n’y a pas… Le copain qui joue sur le champ, il peut être performant dans un secteur et pas du tout dans l’autre et il contribue franchement à… T’es pas bon en attaque par exemple, tu loupes des choses, mais tu peux compenser par une super défense. Généralement, nous, le rapport qu’on a, c’est d’arrêter le maximum de ballons, ou éventuellement maintenant dans le jeu moderne, tu vois, d’être contre-attaquant, d’avoir une super relance, ça c’est très bien. Mais bon, t’as des fois des grands moments de solitude dans ta zone, hein ? Gardien de but. Donc il faut avoir des caractères bien trempés. Après, moi je te dis, j’ai connu des mecs très introvertis, très extravertis, etc. Mais voilà, c’est un poste à part, c’est sûr, mais gardien de but au foot, c’est exactement la même chose. Gardien de but au foot, Donnarumma, tu vas te rappeler de la cagade qu’il a fait où il n’est pas sorti de son but contre, je ne sais pas, le dernier match contre Dortmund. On se rappelle de sa cagade par contre l’avant-centre qui a tiré dix fois à côté du but ou qui a loupé l’occasion en or, lui, il a plus un passe-droit que ça. C’est à la fois, comment dire, emballant. Puis après, quand tu as un poste, moi, quand je recrute des gamins, tu vois, par exemple, quand je recrute, c’est un moteur, quand je repère des gamins, moi, parler des gamins de but, ce que j’adore, c’est que, d’abord, les gamins, il ne faut pas les spécialiser, on parle des petits pas des plus grands. Il faut pas les spécialiser là, mais moi je regarde par exemple le côté joueur, le côté tactique, c’est-à-dire que le jeune, tu vois, il va ouvrir un espace dans le but, puis il va le refermer tout de suite après, il va faire semblant de partir à gauche, puis il va partir à droite. Il y a un penalty, ben il va faire, je sais pas, il va se décaler, il va toucher son poteau. Ça c’est vachement intéressant. Ça c’est, tu vois, c’est les trucs que je regarde en premier, c’est pas la technique. Moi j’ai des gardiens de but qui ont déjà 3-4 ans de handball, ils ont une bonne technique, ils font la parade en bas en plaçant la main par rapport à la pointe de pied, tatatitata. Ça on s’en fout parce que la technique ça s’acquiert, le physique ça s’acquiert. Par contre l’intelligence de jeu, la lecture de jeu, tu regardes tous les plus grands. Si on prend le foot par exemple, tu prends un mec comme Platini, c’est un mec qui a été refusé sur les centres de formation parce qu’il n’était pas physique. Le mec il avait une place toute sa carrière il avait une main à la place du pied. Les Zidane, tout ce que tu veux, même maintenant les meilleurrs, c’est des types qui ont une lecture de jeu, qui analyse beaucoup plus vite que les autres, et puis qui donnent une réponse motrice la plus adaptée possible. Qu’est-ce qui fait la différence entre un bon et un très bon ? C’est ça, c’est cette lecture de jeu. Donc c’est ça qui est vachement bien aussi, si tu parles des gardiens de but, c’est que tu as un travail de lecture de jeu, de perception, enfin des choses comme ça, tu vois, qui sont… Et puis avant, dans ma jeunesse encore, c’était celui qui avait le moins de… Souvent encore, quelques fois dans les écoles, c’est celui qui a le moins de capacités physiques, le petit gros, le petit machin, etc., qu’on met dans le but. Et ça, ça réussit jamais, parce qu’il faut avoir envie. De toute façon, quand tu prends une bande de gamins, je sais pas, de 7, 8 ans, de 9 ans, et puis tu leur dis, ils vont tous dans le but. Tu leur dis qui veut aller dans le but? T’en as 9 qui se précipitent dans le but. Et puis t’en as, comme je l’ai dit, neufs qui veulent avoir le ballon, ils font pas une passe, ils tirent et tout, c’est ce que je te disais. C’est que c’est des postes qui sont très… Et c’est pour ça qu’il faut les faire passer justement. Un jeune gardien, nous ce qu’on fait là, je parle plus jeune qu’au lycée, tu les fais à la fois jouer dans le champ, dans le jeu réellement, pour qu’ils aient des sensations aussi, et puis de temps en temps, tu les fais passer à tour de rôle dans le but. 

Moi, j’avais fait une fois un entraînement au collège, je crois. On m’avait mis au goal. J’ai un pote qui me le raconte souvent et il explique que j’arrêtais tout. Le coach, il voulait absolument que je revienne et tout. Et en fait, moi, je ne voulais pas parce que ça faisait mal quoi.

Mais c’est comme ça que tu distingues un bon gardien, c’est-à-dire qu’effectivement, qu’il arrête tout ou pas, qu’il soit sur les trajectoires on va dire. Et puis de toute façon, un gardien qui a peur, ça c’est autre chose. Un gardien qui va cligner les yeux lorsqu’on va tirer, celui-là, je peux te dire qu’à 80%, ça ne se répare pas. Un gamin qui a une appréhension, voilà, qui a une appréhension dans le but, et c’est pareil partout, au foot, mais surtout au handball, parce que tu tires très près. Un gamin qui a une appréhension, jamais il pourra aller dans le but. Il faudra vraiment qu’ils fassent un gros travail sur soi. Dans les qualités, c’est plutôt des gamins qui sont téméraires, courageux, tu peux dire tout ce que tu veux, qui participent. C’est des leaders. L’avantage de gardien de but c’est que… Enfin l’avantage… C’est que t’as pas le temps de tergiverser. Je pense que Neuer, quand il fait sa boulette, il doit peut-être rester, je sais pas combien de temps, 4-5 minutes. Je peux te dire que ça sort pas de l’esprit. Toi, au handball, tu prends que, de toute façon, comme je dis plein de fois à mes jeunes pour les sécuriser, que t’aies pris un tir en pleine lucarne, venu d’ailleurs stratosphérique, ou que t’aies pris une merde avec trois rebonds qui te passe entre les jambes. La valeur du point, c’est la même chose. Quand tu marques un but, c’est ce que je leur dis, tu n’as pas de note artistique. Après c’est les supporters ou les commentaires qui font l’artistique. Mais ça vaut pareil un but contre son camp malheureusement ça vaut autant qu’un tir reprise de volée à 30 mètres dans la lucarne. Donc ce qu’il y a justement aussi c’est que tu n’as pas le temps, notamment au handball, vu la fréquence des tirs que tu vas avoir, et c’est une des qualités qu’il faut avoir, c’est que tu n’as pas le temps de tergiverser, justement. Et c’est ça qui est intéressant. C’est-à-dire que la qualité aussi d’un gardien de but, c’est de faire ou bien au contraire. C’est-à-dire qu’il y a tellement de tirs au handball que ce n’est pas forcément le nombre de tirs qui compte. Des fois, tu vas avoir une perf, tu vas avoir, ben tiens, il a fait 40% d’arrêt et tu dis bon oui, c’est super. Et quelques fois, il faut peut-être mieux en faire moins et puis avoir sorti les 3-4 ballons nécessaires qui te font gagner un match. Dans un money time, ce qu’on appelle maintenant communément le money time. Des fois, un arrêt est beaucoup plus important que la somme d’arrêt, tu vois. Bon, généralement, après, quand t’as un gardien de but qui fait beaucoup d’arrêts, on peut dire que ça rejaillit quand même sur la performance. Mais Omeyer, par exemple, ils ont été champions du monde. Je me rappelle qu’Omeyer, contre le Danemark, je ne sais plus quand est-ce que c’était, il n’a pas été bon du tout. Et Claude Onesta, le garde le garde le garde, ils font la prolongation et il garde Omeyer. Parce que dans sa tête, pour en avoir discuté, après lui-même il l’a dit, il a dit qu’Omeyer était tout à fait capable de faire pencher la balance. Même s’il avait laissé Karaboué, je crois, deuxième gardien, qui était bon aussi, mais l’autre il était surhomme, comme on dit, et c’est ce qui s’est passé. C’est-à-dire qu’il a été très, très moyen, on va dire, par rapport à sa valeur pendant un match, pendant tout le match, plus une prolongation. Par contre, la dernière prolongation de cinq minutes, il a fait trois arrêts extraordinaires, et puis grâce à ça ils ont été champion du monde. 

Je vais juste écrire votre nom et celui de vos camarades des barjots.

Moi c’est Pérez Frédéric, je vais peut-être en oublier mais bon de la période donc par exemple si j’étais avec les gardiens de but tu vois t’avais Thiébaut, tu avais Philippe Médard qui était un très bon gardien qui est décédé malheureusement, de mémoire comme ça. Tu avais Alain Portes avec qui tu vois j’ai fait une pige là aussi c’était sympa parce que j’ai entraîné en étant adjoint, toujours en faisant mon métier, mais sur les périodes scolaires, tout ça, j’étais détaché, l’équipe de France Féminine, tu vois, de 93 à 96, juste avant Rio. Bon, il y avait Alain Portes, il y avait Éric Quintin, c’était un ailier gauche. Ça, je te fais par poste, j’essaie de trouver ça. Tu avais Philippe Gardent, qui était pivot, avec Gaël Monthurel, pivot aussi. Ensuite, ailier droit, tu avais Perreux, Perreux Thierry, avec Denis Tristant. Après, tu avais Munier, Laurent Munier, Lolo. Alors lui, c’était le plus farci des barjots. Si tu voulais avoir un barjot barjot, celui-là, il n’avait peur de rien. J’ai une anecdote, je ne sais pas si tu l’as eue cette anecdote. On est dans le village olympique, par exemple, et on joue l’Espagne, et t’as la superstar espagnole, capitaine de l’équipe, Alemany, s’appelait, et Gardent était avec, je ne sais plus qui, avec Laurent Munier, en train de se balader dans le village, et il voit cette star espagnole. Je me demande si il avait même pas été le porte-drapeau, tu vois, de l’équipe d’Espagne, 92. Et Gardent, il commence à parler, puis d’un coup, à côté, il se retourne, et puis il voit plus Laurent Munier. T’avais Laurent Munier qui avait chopé le capitaine de l’équipe, espagnol, qui faisait une tête de plus que lui, par la manche, et il lui faisait signe en disant « mañana », « demain », comme s’il lui passait le couteau sous la gorge, tu vois. Pour te dire un petit peu le… Et le lendemain, tu joues contre l’Espagne, nous on était fous, on disait mais attends, mais ça va pas, non, on joue l’Espagne, machin, demain matin, etc. Voilà. Ben là, c’est les fulgurances de certains barjots, tu vois. Par exemple, t’avais, comme je te dis, t’avais peur de rien. D’ailleurs, le lendemain matin, le lendemain, on joue les Espagnols et on les bat chez eux, on les bat sur le match d’ouverture, tu vois. Et pour nous, c’était tout à fait normal qu’on les batte. Y avait pas de surprise. Après, t’avais… Donc tu avais Laurent Munier, tu avais donc Stockelin, C’est un peu compliqué comme nom, qui était un arrière-droit de très haut niveau. Tu avais Philippe Debureau qui était arrière-droit. Tu avais aussi deux stars, tu avais Denis Lathoud. C’est vraiment des joueurs de très très haut niveau. Denis Lathoud, tu avais Volle, Frédéric Volle, sur la base d’arrière-gauche. On doit peut-être arriver à 12-14, quelque chose comme ça. Si tu mets deux gardiens et puis à chaque poste, ça te fait à peu près la même chose. Voilà. Et puis tu l’as en photo ça après quelque part. 

Ouais, ouais, je l’ai sous les yeux. 

Tu tapes les Barjots 92, médaille de bronze, tu dois avoir les noms. Ceux que je t’ai dit là c’est sûr. 

Celui que vous n’avez pas dit, c’est Jackson Richardson.

Jackson Richard… Eh oui ! J’avais oublié celui-là. Tu m’étonnes. Jackson Richardson qui est arrivé de la Réunion trois ans avant, qui était au bataillon de Joinville et qui a complètement éclaté. Exactement, bien sûr. Comment l’oublier ? Je t’ai sorti une fève, là. Donc voilà un petit peu le topo. Pour l’histoire même, tu vois, enfin je pourrais t’en raconter toute la nuit, c’est qu’on était un petit peu engoncés, malgré une préparation spartiate comme je t’ai expliqué, avec des stages très longs, très durs, etc. On est arrivé, je me rappelle, avant Barcelone, quelques mois avant Barcelone, un petit peu à saturation, comment te dire, on végétait, non c’est pas le terme. Mais tu vois, on avait une marge de progression, on stagnait, voilà, on stagnait. Et pour te dire, c’est qu’un jour, ça c’est typique des barjots, c’est qu’à un moment donné, on avait un très bon joueur dans la préparation qui s’appelait Gilles Derot, tu vois, qui est l’entraîneur de Istres actuel, et qui était un maître à jouer, un peu un stratège, tu vois, qui mettait des schémas de jeu, etc., etc. Lui qui avait sa place dans n’importe quelle sélection, etc. Et Costantini, voyant que ça stagnait, il a laissé les clés du camion vraiment aux barjots dont je t’ai parlé, Jackson Richardson, demi-centre, Stockelin, Lathoud, Munier, Volle. Et il les a laissés, j’allais dire, « jouer », là aussi c’est un peu fort, mais à l’inspiration. C’est comme ça qu’on est reparti de plus belle, avec un jeu qui était beaucoup plus instinctif, un peu plus spontané on va dire, au détriment d’un jeu un peu trop, pas prévisible, mais un peu trop court-circuité, qui était un peu trop sur des schémas ce qu’on appelle. Là il y avait une partie de, voilà, il y avait une partie, donc en gros, Costantini nous a amené jusqu’à un certain point, et puis après c’est aussi l’équipe qui s’est prise vraiment en charge, et qui a joué vraiment suivant ses forces, ses faiblesses, mais vraiment à l’instinct. 

Je vous remercie pour votre écoute et j’espère que cette rencontre avec Frédéric Pérez et le handball vous a plu. J’ai été touché par l’esprit de camaraderie qui avait l’air de régner sur cette belle équipe et qui a ouvert la voie aux glorieuses générations que nous avons connues ensuite. Vous pouvez découvrir d’autres histoires de médailles olympiques sur ce podcast et sur les réseaux sociaux. Si vous avez aimé cet épisode et si vous voulez soutenir le projet artistique amateur, n’hésitez pas à vous abonner, à partager ce podcast à vos proches et aux amoureux du sport, à laisser un commentaire et à mettre 5 étoiles sur les plateformes d’écoute. Je vous remercie pour ce moment partagé ensemble, pour votre temps, et je vous dis à bientôt.