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Vignette podcast AMATEURS - Thierry Vigneron

1984 – Thierry Vigneron – L’esprit d’aventure, la clé pour sauter toujours plus haut – Athlétisme, saut à la perche

Et pour cet épisode, j’ai eu la chance d’échanger avec Thierry Vigneron, perchiste, athlète médaillé de bronze en 1984 aux Jeux Olympiques de Los Angeles, et ancien détenteur du record du monde de saut à la perche.

Il nous raconte les évolutions de son sport dues aux nouvelles technologies et à l’évolution du matériel, les risques pris par les athlètes pour trouver de nouvelles trajectoires de saut et pousser un peu plus haut la performance en athlétisme, sa rivalité avec Pierre Quinon ainsi que les dangers des distractions dans le village olympique et d’ainsi oublier ce qu’il s’y joue : gagner une médaille.

Sa confiance en l’humain, élément clé de toute médaille, est un élément essentiel qui lui permet de penser qu’on battra un jour les performances de Renaud Lavillenie et d’Armand Duplantis.

AMATEURS, c’est le podcast qui nous partage la rencontre de l’artiste Baptiste Chebassier avec des médaillés olympiques français pour qu’ils nous racontent leur histoire, celle de leur sport et celle de leur médaille. Il écrit tous les noms des médaillés olympiques depuis 1896 pour contribuer à sa façon aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Thierry Vigneron 

C’est le mode catapulte. Quand tu tends un élastique avec un caillou, des fois, tu ne vois pas où ça va aller. Si tu veux qu’il aille plus loin, tu tends un peu plus et tu vois ce que ça donne. Là, c’est un peu ça, mais avec son corps. On a été à l’aventure. 

Baptiste Chebassier 

Bonjour à toutes et à tous, je suis Baptiste Chebassier et j’écris à la main les 30 249 noms des médaillés olympiques depuis 1896. Cette grande fresque fera une fois terminée 130 mètres de long et je rajouterai pendant les Jeux de Paris 2024 les noms des nouveaux médaillés olympiques. Et pour la première fois, j’ajouterai aussi ceux des médaillés paralympiques dont la base de données n’existe malheureusement pas. Je souhaite rendre hommage à travers ce projet artistique à tous ces athlètes qui s’engagent et donnent tout ce qu’ils ont pour vivre l’aventure des Jeux. Ils consacrent ce qu’ils ont pour moi de plus précieux, leur temps. J’ai longtemps écrit le nom de personnes décédées, et une fois le nom du premier médaillé encore en vie inscrit, j’ai eu envie de partager ce moment d’écriture avec les vivants. Vous écoutez le podcast *AMATEURS*, qui vous partage dans chaque épisode ma discussion avec un médaillé olympique que je rencontre chez lui, ou par téléphone, pour écrire son nom en sa présence, et qui me raconte son histoire, celle de sa médaille, et celle de son sport. Je découvre que ces médaillés ont tous un point commun avec vous, auditeurs. L’amour du sport. Ce sont donc comme vous, des amateurs. 

Et pour cet épisode, j’ai eu la chance d’échanger avec Thierry Vigneron, perchiste, médaillé de bronze en 1984 aux Jeux Olympiques de Los Angeles, et ancien détenteur du record du monde. Il nous raconte les évolutions du saut à la perche, dues au nouveau matériel, les risques pris par les sauteurs pour trouver de nouvelles trajectoires de saut et pousser un peu plus haut la performance, sa rivalité avec Pierre Quinon, ainsi que les dangers des distractions dans le village olympique et d’ainsi oublier ce qui s’y joue.

Thierry Vigneron, je suis né en 1960, donc ça fait 64 ans aujourd’hui, il y a quelques semaines. Je suis né à Paris et j’ai fait une grande partie de ma carrière sur Paris. En gros, en termes d’activités professionnelles doncc j’ai fait le professorat de sport donc je travaille pour notre grand ministère de l’éducation nationale et au niveau sportif j’ai eu la chance d’avoir une famille très sportive, qui nous a toujours mon frère jumeau et ma sœur inscrits dans les associations, de la gymnastique dans un premier temps, de l’athlétisme par la suite, et après des rencontres qui ont fait qu’on progresse et on finit par se réaliser et faire une belle carrière. Carrière, c’est simple, on va retenir les meilleurs éléments, à savoir la médaille olympique, les records du monde, 5 records du monde en senior, donc je ne dis pas ceux qui sont en salle, en junior etc, 3 fois champion d’Europe en salle, 2 fois vice-champion du monde, équipe de champion de France, médaillé dans tous les grands championnats continentaux. Et sutout je pense que je suis arrivé à une période charnière de ma spécialité le saut à la perche qui a pris son élan avec l’arrivée, disons l’optimisation des matériaux, entre autres la fibre de verre, ce qui a permis de casser des barrières et d’ouvrir des voies qui, encore aujourd’hui, sont en train d’être utilisées à des niveaux impressionnants. Et ce n’est que du plaisir pour moi d’avoir participé à l’évolution de la spécialité. 

C’est vraiment l’amélioration technique de l’équipement qu’est la perche qui a permis de battre ces records ? 

Je suis peut-être la dernière génération à avoir utilisé les perches anciennes générations, où c’était encore un petit peu les balbutiements de la fibre de verre, avec quelques matériaux et j’ai vu arriver les perches qui peuvent s’identifier à aujourd’hui, mais il fallait encore être capable de les dompter et puis de faire évoluer aussi les techniques en fonction de tout ça. Le record du monde était à 5,70, donc je l’ai fait progresser un petit peu. Après, Bubka a fait d’autres choses. Mais les perches qu’ils utilisent aujourd’hui, je dirai qu’ils bénéficient de pratiquement les dernières évolutions que l’on a faites sur ma période, puisqu’on avait déjà beaucoup travaillé sur les différentes fibres, les fils de carbone. Après, ils ont plus intellectualisé. Tout a été un petit peu affiné en ce qui concerne son aspect dynamique, avec les capacités de mesurer les dynamiques des matériaux et surtout gagner au niveau du poids. 

Donc le poids est très important ? 

Oui. Je suis assez fier qu’avec la perche française, on était un petit peu au début de l’aventure d’avoir inculqué les grands principes de la technique de l’utilisation de la fibre. 

C’est quoi ces grands principes ? 

Les grands principes, c’est surtout de prendre beaucoup de leviers, de longueur de perche pour sauter haut et arriver vite. Et puis après de vivre la perche, c’est-à-dire de s’adapter continuellement et puis utiliser au maximum le retour de l’engin une fois qu’on a emmagasiné l’énergie. Aujourd’hui tout est un peu plus simplifié parce qu’on a quelques extraterrestres hein. 

Ouais, carrément, ouais. 

Après moi, on a vu des… Après Bubka, des Jean Galfione, des Renaud Lavillenie. C’était extraordinaire, même s’il est toujours là. Et puis maintenant, Mondo Duplantis, c’est… On a des choses qui sont assez sympathiques.

C’est clair. C’est vrai que là-dessus, la perche, je me demande si quand on voit la devise olympique, qui est plus vite, plus haut, plus fort ensemble, il y a un peu ce côté où on a presque l’impression que c’est un des derniers sports où on continue continuellement de battre le record du monde. 

Toutes les disciplines qui font intervenir je dirais du matériel, on retrouve un petit peu ce même principe où on essaie de… déjà, la technologie arrive, on repousse un petit peu les limites, ou on fait évoluer les technologies. Et puis après, il y a le côté humain où là aussi, on évolue. C’est-à-dire qu’on prend Armand Duplantis bah il a commencé, moi j’ai sauté avec son père, il est né avec une perche entre les mains comme un petit peu Renaud Lavillenie aussi, il a commencé très, très jeune. À nos périodes, c’était assez confidentiel comme discipline. Donc lui, c’est M. Perche, Renaud et Duplantis. 

J’ai vu une vidéo récemment où Duplantis, il est enfant, il doit avoir cinq, six ans. Il a des posters de Lavillenie partout dans sa chambre. Il est super excité à l’idée qu’il va venir à un meeting. Je trouvais la vidéo était mignonne. 

Je crois que c’est ce qui a beaucoup évolué aujourd’hui, c’est qu’il y a un partage d’informations, un partage de sensations, qui était beaucoup plus compliqué à mon époque. Nous, on attendait que ça soit publié, qu’on ait le kilogramme ou les traductions pour savoir ce qui se faisait. La vidéo, c’était pas encore développé. C’était le Moyen-Âge hein. Quand on voit maintenant, en un clic, il y a une performance la vidéo est déjà sur les réseaux. C’est inspirant. 

Très clairement, c’est pas la même époque. 

Non, mais ça explique aussi que ça a été peut-être plus long en termes d’évolution à une certaine époque que maintenant, où tout le monde a accès à toutes les informations. Après, j’en discutais d’ailleurs avec un autre coach il y a deux jours, la différence se fait toujours sur le facteur humain. On peut mettre tout en place, toutes les technologies, tous les groupes d’entraînement, les centres, les datas, les techniques d’entraînement, etc. Il en reste toujours que la différence se fait sur la personnalité, sur la personne qui veut repousser les limites. Comme nous, on l’a fait. On a été à l’aventure. 

Ça, c’est quelque chose que je me demandais. En compétition, chacun vient avec ses perches ? Ou il y a des perches standards que tout le monde utilise ? 

Non, c’est toutes les perches, chacun a son propre matériel. Parce que c’est étalonné en fonction de ses choix techniques et puis surtout c’est individuel, on ne va pas prendre une perche d’un autre. 

Qu’est-ce qui fait qu’on fait de la perche et pas un autre sport ?

Très bonne question. À mon époque, on n’avait pas trop le choix. C’était vraiment un concours de circonstances et par hasard. J’étais à Paris et je suis tombé sur Jean-Claude Perrin au Racing club de France donc là je n’ai pris en route que l’aventure que ce grand humaniste a su développer autour de lui avec les moyens du club. Et maintenant, c’est un peu plus facile parce qu’il y a des clubs qui proposent du sol à perche partout en France. Donc c’est beaucoup plus simple d’aller s’essayer, de découvrir et après de choisir. Toutes les disciplines de l’athlétisme, on teste et on pratique toutes les disciplines du demi-fond et la marche jusqu’au lancer du marteau te à partir de là et en fonction de ses aspirations on se perfectionne et on fait un choix de se spécialiser. 

Il y a vraiment quelque chose où on rentre par la technique ? 

La perche a un gros handicap, c’est une discipline qui coûte cher. Les perches, c’est horriblement cher. Ça demande des compétences au niveau de l’encadrement, de manière à limiter les risques. On l’aura peut-être par la suite. Et puis, ça nécessite aussi des installations été comme hiver digne de ce nom pour pouvoir continuer à progresser et offrir la possibilité de s’exprimer. 

Oui, donc c’est plus dur que faire du 400 où il y a juste besoin d’une piste. 

Voilà. Il y a une piste, on a des pointes et puis on court, on est accompagné. Là, c’est un peu plus difficile. Il faut respecter la maîtrise de l’engin et de l’espace et de la dimension verticale. 

C’est marrant et donc j’imagine que la pratique de la gymnastique ça a dû vous aider ? 

C’est ce qui m’orientait peut-être après ma période gymnastique sur la perche qui me proposait des sensations équivalentes voire même plus sympas dans l’athlétisme. D’ailleurs j’ai toujours été orienté quand j’ai commencé l’athlétisme vers des disciplines où il y avait de la complexité, que ce soit les courses de haies, que ce soit le javelot et après la perche. Mais avec une constante, on revient après sur les qualités de chacun qu’on retrouve un petit peu dans tous les sportifs de haut niveau. Vous en avez interviewé un paquet. C’est la capacité à s’entraîner beaucoup, l’endurance, la résistance à la quantité d’entraînement, c’est une constante. 

Vous étiez amateur à l’époque ? 

Tout à fait. Le sport professionnel ça ne s’est ouvert qu’à partir du début des années 90. Jusqu’à là, si on gagnait de l’argent avec le sport et bien on était interdit de concourir. C’est l’amateurisme. 

C’est le nom de mon projet, *AMATEURS*. Et c’est vrai que c’est quelque chose, je me suis dit que si ça ne s’appelait pas les Jeux Olympiques, ça devrait s’appeler *AMATEURS* et célébrer cet amour du sport qui réunit aussi bien les athlètes que les spectateurs.

Je crois que l’amateurisme, si mes informations sont bonnes, a disparu des textes du comité international olympique en 89, quelque chose comme ça. 

Je crois qu’il y a eu des choses spécifiques qui laissaient aux fédérations internationales le choix de décider. Je crois qu’il y avait quelque chose comme ça. 

Je parle en l’athlétisme, les autres disciplines je ne sais pas. 

Je crois que c’est ça parce que j’ai écrit le nom de Michael Jordan, par exemple. Je crois qu’il était professionnel à l’époque. 

C’est là où il y a une différence entre les différents sports. Il y a des sports avec des ligues professionnelles. Ils étaient un petit peu en avance, que ce soit le basket, que ce soit le hand, le volley. Il y a plein de sports comme ça qui avaient déjà très tôt des ligues professionnelles. Donc avec des clubs où ils étaient rémunérés, salariés. Par contre après l’athlétisme a vu ça très tard. 

Mais aujourd’hui, j’imagine que les perchistes, il y en a encore beaucoup qu’on va voir aux Jeux olympiques et dont une grande partie sont encore amateurs, non ? 

Le mot amateur, c’est plus ne vivent pas de leur passion, de leur sport. 

Ouais, c’est ça. 

C’est plus dans ce sens-là. 

OK, ouais, parce que j’imagine que… Alors, quand les records tombent, il y a de l’attention, mais c’est vrai que dans la sphère publique, entre guillemets, les gens pas spécialement passionnés par le sport en général ou par l’athlétisme, c’est vrai qu’on n’entend pas tous les jours parler de perche. 

Ça c’est clair. Après chaque période a fait craquer le système. Mais bon pour vivre vraiment de sa discipline, de son sport en athlétisme et entre autres à la perche, il faut être dans le top 10, le top 15 mondial au niveau du ranking. 

Ok, et du coup vous avez gagné votre première médaille en 84 ? Ouais, c’est ça. 

Olympique, j’en ai gagné qu’une d’olympique. En 84 oui, dans un contexte un peu particulier. J’ai participé à mes premiers Jeux à Moscou j’avais 20 ans dans un contexte aussi toujours particulier, il faut replacer.. Avec les boycotts de certaines nations. Je ne sais pas si vous vous souvenez, vous êtes peut-être un peu jeune pour ça. 

Oui, je me suis documenté un peu quand même. L’enchaînement Moscou-Los Angeles.

Moscou-Los Angeles, c’était un petit peu les prémices de l’explosion du Bloc de l’Est. La guerre froide, on va dire, on va simplifier. Donc à 20 ans, confronté à Moscou, j’avoue que je n’ai pas trop compris ce qui se passait. On est un petit peu dépassé par les événements. Puis à Los Angeles, pour moi, c’est les premiers jeux modernes dans le sens commercial du terme. Après, on n’a plus inventé grand chose. C’était vraiment les jeux Coca-Cola, je synthétise. C’était pour avoir fait du Moscou et après Los Angeles, Séoul. C’était vraiment la bascule sur Los Angeles. 

Et alors, c’était comment ces Jeux de Los Angeles ? 

C’était sur le plan où le sportif et le commercial se sont retrouvés pour offrir un super spectacle. 

Donc vous, vous avez eu des sponsors, beaucoup de visibilité, beaucoup de médiatisations? 

Après Los Angeles. Après Los Angeles, on a commencé à faire craquer le système avec la possibilité d’avoir des marques qui nous accompagnaient, nous équipaient, etc.

Donc, ça vous a quand même un peu permis, du coup, après, de vivre de cette passion. 

Après, sur la fin, oui.

Donc la fin de l’amateurisme est un peu liée au début…

Voilà, j’ai connu ça.

Ok. Vous étiez pile dans cette période charnière 

Nous, on a fait craquer le système. Après c’est les fédérations qui ont dû aussi s’adapter, nous, on a été un petit peu leadership, on a été contacté par des grosses boîtes de management et autres. Il y a eu des refus de la fédération de nous laisser utiliser notre image, ce qui aujourd’hui fait rire. 

Aujourd’hui, elle est beaucoup utilisée, l’image des athlètes. 

C’est que tu vois un Kevin Mayer, je suis content pour lui, c’est super. Mais c’est  génial quoi. J’aurais aimé vivre au jour d’aujourd’hui avec le niveau que j’avais de l’époque.

Vous m’étonnez. Ces Jeux de 1984, donc vous gagnez la médaille de bronze à égalité ? 

Voilà, c’est ça. On s’est retrouvés sur un dernier carré avec les deux Américains et deux Français. C’était à peu près le niveau. Après, c’est le sport. 

Doonc dans le dernier carré, tout le monde a été médaillé ?

C’est ça. C’est Pierre Quinon qui gagne, après Mike Tully et puis après moi je fais égalité avec Robert, un bon copain, sur la troisième marche.

Et j’ai vu que ce jour-là, vous avez fait un moins bon score que ce que vous aviez fait avant dans l’année, c’est ça ? 

Ouais, des petits soucis de préparation terminale. Je ne sais toujours pas ce qui s’est passé. J’ai perdu énormément de poids sur les dernières semaines. Sans doute le stress ou autre. Et toute la logique d’utilisation des perches, les leviers, les choix que l’on fait, a un petit peu volé en éclats. Ce qui fait que je me suis retrouvé un petit peu en difficulté avec des conditions ce jour-là très difficiles. Un vent de face, enfin ça c’est pas marqué, il n’y a pas de note de style. Quand on va sur le podium, on ne le voit pas. Donc là, ça a été compliqué, d’ailleurs, 15 jours après, j’ai battu le record du monde avec 5m90. Ça montre que ce jour-là, j’ai fait peut-être des moins bons choix que les autres. 

OK, donc comment ça se passe ? C’est-à-dire que vous allez sur la piste et là, c’est quoi les choix que vous devez faire ? 

Les choix en fonction de la hauteur, en fonction du déroulé du concours. Si on doit faire des impasses sion doit mettre la pression sur l’autre, on doit faire des choix après sur les numéros de perche, sur les leviers, s’adapter aussi aux conditions extérieures. Il y avait beaucoup de vent donc est-ce qu’on rallonge la course d’élan ? Est-ce qu’on la diminue ? Est-ce qu’on prend une perche plus dure ou moins dure ? C’est tout ça c’est s’adapter un petit peu à ce qui se passe autour de nous et essayer de faire les bons choix et surtout le moins d’erreurs possible. De toute façon la perche c’est un jeu d’échec.

C’est ce que je découvre avec vous donc si je résume il y a la longueur de la course…

Qui va induire la vitesse.. Enfin c’est plus complique, la vitesse et la disponibilité par rapport à ce qu’on doit transférer au moment du décollage. 

Ok, j’imagine il y a peut-être le lieu où vous piquez la perche, je sais pas si ça se dit comme ça. 

Le décollage, ouais. 

Décollage. Et avant ça, vous avez dit le levier, c’est l’endroit où vous mettez les mains ? 

Voilà, c’est ça, on appelle le levier la longueur de la perche. C’est là où on a la main supérieure. Voilà ce qui détermine.

Ah parce qu’on met toujours la main au bout de la perche ?

Où on veut. Ça va avoir une incidence. C’est comme un arc, si on met la main plus haut la perche va plus fléchir pour une vitesse égale donc le temps de perche va être variable si on sait l’utiliser. Et la facilité de redresser la perche va être un peu différente. Plus on prend le levier, plus il faut courir vite pour relever la perche. Donc c’est la dureté de la perche. Si on veut un renvoi de perche plus rapide, il y a plein de paramètres et là, ça devient très complexe.

Et donc votre poids, à quel point, à quelle unité, entre guillemets, ça varie pour l’importance des calculs ? Est ce que c’est au centième ? 

Au niveau de l’impact, au niveau de la vitesse, au niveau de l’impact et de la puissance développée et surtout par rapport à la perche, ça a eu une incidence sur l’indice de flexion que j’avais l’habitude de prendre. On a quand même des idées sur une barre à 5,60-5,70 sur le numéro de perche, la dureté que l’on doit prendre. Et là, vu que j’avais perdu 3-4 kg de poids de corps, j’aurais dû avoir la réaction de prendre un indice de perche un peu plus important, plus souple pour compenser. 

Ok donc ça se joue au kilo près quoi en gros. 

Pratiquement à un ou deux kilos près c’est un pourcentage énorme sur un poids de corps. 

Ah ouais et du coup est ce que maintenant dans les pratiques il y a.. 

Un kilo de plus ou de moins on va dire, lancé à 9m secondes ou 9 mètres 50 secondes, au niveau de l’impact au décollage, c’est plus la même chose. 

Ouais, j’imagine. Et est-ce que du coup, il y a des pratiques comme en boxe où on va essayer de faire évacuer l’eau pour être plus léger ou au contraire en boire beaucoup pour être un peu plus lourd ? 

Non, ça, on ne fait pas attention. Non, mais c’est un truc, je n’ai jamais fait attention. Je n’ai jamais fait attention de toute ma carrière à mon poids de corps. De ce côté-là, même, j’avais plus tendance à avoir des difficultés à prendre du muscle. Ça n’a jamais été… Ça a toujours été un peu compliqué. Mais là, je ne sais pas pourquoi, trop en forme. Après, c’est l’expérience. Ça m’a permis après, par la suite, de dire attention, il ne faut pas arriver à 110% le jour d’un grand événement. Il vaut mieux être en train de perdre un petit peu, en phase de forme descendante de manière à avoir une maîtrise plus importante. Si on est en forme ascendante on est encore en construction de nos systématiques de saut, de l’exploitation de sa forme. En pic terminal c’est plus compliqué tout part dans tous les sens alors qu’en descendant, on est beaucoup plus vigilant. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre. Toutes les disciplines tactiques sont un petit peu sur le même format. Il faut maîtriser tous les paramètres. Et il y en a beaucoup. 

Oui, c’est ça. Ça me fait penser un peu à la voile ou à d’autres sports comme ça. Mais c’est ce que vous disiez au début. En fait, c’est quand il y a de l’équipement, il y a tous ces facteurs à prendre en compte. 

Le rapport entre le technique, le tactique, le physique, le psychologique, toute cette gestion-là est complexe. Et le matériel, et le choix, et les choix que ça induit. Après forcément maintenant qu’on est dans du sport spectacle, ça se voit beaucoup moins que le résultat.

Et je me demandais, vu que vous passez les uns après les autres, est-ce que parfois, vous parlez tactique, est-ce qu’il y a des tactiques d’interactions avec les autres compétiteurs ? 

Bien sûr. La tactique commence dès le début du concours, avec le tirage au sort de sa place. Il y a un tirage au sort, “vous passez en 1er, 2e, 4e, 5e …” ça c’est l’ordre du concours et après donc on sait si on tir au sort, je me souviens plus où j’étais, en début de concours, ça va induire une tactique où je vais faire des choix, de faire en sorte de toujours passer au premier essai pour mettre la pression sur le second, celui qui va arriver après. Donc tactiquement, on fait des choix. Si on est en fin de concours, sur le tirage au sort au début on va être plus dans une tactique d’observation. J’attends de voir ce que font les autres pour le faire. Et surtout j’essaye de ne pas faire d’erreurs de manière à toujours rester dans le game. Et après il y a les choix des impasses, quand on est en début de concours, on met la pression sur les autres. Donc, il faut tout passer au premier, voire faire des impasses, les mettre dans le doute. Enfin, il y a tout un ensemble. C’est un jeu d’échecs. Sauf quand on a des extraterrestres sur lesquels ça ne marche pas, quoi. Pour un Mondo Duplantis, on peut faire ce qu’on veut, lui, il a une telle marge de sécurité qu’il va plus attendre qu’on s’épuise et puis après mettre l’estocade.

Par exemple, je dis que je saute pas 5m50 et j’attends qu’on fasse le saut de 5m54, c’est ça ? 

Voilà, j’ai passé 5m70 au premier essai, je suis en début de concours, je me mets en observateur, j’attends que les autres me montrent ce qu’ils sont capables de faire et je reprendrai qu’à 5m80 ou 5m85 en fonction des montées de barres. Et est-ce que j’ai déterminé l’analyse que j’ai faite de mon saut. Si je me sens bien si j’ai des bonnes sensations si tout c’est bien passé et que ça a impressionné aussi les adversaires. Je peux me permettre de faire ce titre de passe.

Et je me demandais, est-ce qu’on peut dire que vous avez une rivalité avec Pierre Quinon ? Vu que vous étiez un peu les deux médaillés de la perche. 

On avait des personnalités, enfin on a toujours en ce qui me concerne des personnalités différentes. Pierre je l’ai vu arriver, on s’entraînait ensemble. Je l’ai accueilli, il a grandi, bon lui, il était plus sur l’originalité. Enfin l’originalité, il avait une façon de sauter différente. Moi, j’étais plus sur la maîtrise, les sensations, la gestion. Donc on n’était pas rivaux en soi, mais on était des compétiteurs. On s’entraînait ensemble, mais quand arrivait la compétition, c’est chacun pour soi. Même si il y a toujours eu une certaine solidarité. Ça, c’est les perchistes. 

C’est les perchistes en général ou c’est le fait d’être dans le même club ou d’être français tous les deux ? 

Il y a les deux. 

Forcément.

Mais bon, c’est ce qui me… Avec la génération actuelle, c’est ce qui me gêne un peu. Ils sont tous copains, ils sont tous gentils. Je dirais que pour moi, c’est quelque chose qui… Pas qui me choque. Mais c’est inhabituel. On peut s’entendre très bien, aller boire des coups en dehors du stade, mais quand on est sur le stade, je ne dis pas qu’on est dans une concurrence, mais bon, on est avant tout là pour faire mieux que l’autre. Ce qui est particulier sur la perche, c’est qu’on prend beaucoup de risques il y a souvent des accidents on l’a vu encore cet hiver. Et là quelque soit notre personnalité ou façon d’être, on fait la même discipline où la solidarité est présente parce qu’il y a ce partage de risques. Et ça on ne peut pas l’effacer. 

Vous vous êtes déjà fait des grosses frayeurs ? 

Oh oui, moi j’ai laissé une cheville, une rate, un poignet, des points de suture un peu partout. Je ne parle pas du dos, physiquement on est un petit peu en pièces détachées. Mais bon, le sautoir n’était pas toujours à des dimensions qui nous permettaient de toujours retomber dessus on va dire.

Et est-ce qu’il y a des perches qui cassent, vous aviez confiance dans la perche où … ? 

Après c’est la manière dont on utilise le matériel et les bons choix que l’on fait. Une perche c’est fragile donc c’est toujours bien d’en prendre soin et quand ça pète en général elle a reçue un choc ou qu’elle était mal dimensionnée pour le saut. J’ai très peu cassé de perche dans ma carrière. 

Ok. J’imagine pour la rate, ça devait être une chute violente. 

Ouais, ouais, j’ai loupé le sautoir. Je dis pas qu’on a un côté casse-cou, mais rien ne peut nous empêcher de nous éclater au bout d’une perche. C’est le cas de le dire d’ailleurs. C’est ce côté que tout le monde n’a plus maintenant à la perche. C’est le fait d’être un vieux con aussi. Il n’y a plus trop ce côté aventurier. 

C’est-à-dire ? 

D’aller chercher des nouveaux mouvements, d’aller tester des nouvelles techniques. Et ça, il faut se mettre en danger. Faut se mettre en danger pour essayer de repousser ses propres limites. Et ça, c’est quelque chose que l’on retrouve un peu moins. Les gens sautent bien, font des belles choses, sautent haut. Par contre, si on veut s’exprimer en totalité, se réaliser, c’est ce que je dirais, réaliser il faut aller repousser ses limites. Ça passe par une prise de risque. On a de très bons sauteurs en France hein. J’ai vu des jeunes, je suis d’ailleurs allé tout à l’heure voir la nouvelle génération ils sont en stage à Bordeaux mais ça manque d’aventure quoi.

J’ai du mal à visualiser ce que ça peut être l’aventure, ça va être tenir sa perche différemment, c’est ça ? 

C’est je vais faire le saut, mais au lieu de lâcher tout de suite, je vais le retenir pour voir quelles sensations ça va avoir au niveau de mes mains et comment mon corps va être éjecté, ou tenter un saut périlleux au bout de la perche, ou aller anticiper… Le mode projectile que l’on utilise, parce qu’on est un projectile au bout d’une perche, il faut aller le mettre sur une trajectoire différente de ce qu’on est capable de maîtriser quelquefois. C’est ce qui est fabuleux, bon a évoqué deux noms tout à l’heure entre Renaud Lavillenie et Mondo Duplantis. Eux, ils ont été chercher des trajectoires de saut complètement hallucinantes. Ce qui, pour moi, était une prise de risque importante sur le fait de se lâcher au bout de la perche, pour eux, est quelque chose de normal. Ça permet de synthétiser si je peux t’orienter dans la réflexion, le rapport que fait un Duplantis ou un Renaud Lavillenie, moi ça me demandait, je pouvais le faire une ou deux fois dans une séance, et eux le font systématiquement. 

Donc là on parle plus de l’effort physique ? 

Surtout l’utilisation du renvoi de la perche. Au moment de s’éjecter de la perche. 

Donc c’est vraiment une science de l’équilibre qui est un peu différente. 

Bah c’est le mode catapulte. Tu tends un élastique avec un caillou, des fois tu ne vois pas où ça va aller. Si tu veux qu’il aille plus loin, tu tends un peu plus et puis tu vois ce que ça donne. Et bah là c’est un peu ça, mais avec son corps. 

Oui, ok. Donc c’est un peu les plus casse-cou en fait. 

C’est un peu le plongeur quoi, le plongeur en natation. Il va faire 50 tours et puis à un moment donné normalement ça tombe sur les pieds et là je vais rajouter quelque chose et je ne tombe pas forcément sur les pieds. Mais c’est de l’eau. Et bah nous des fois ce n’est pas toujours de la mousse quoi. 

Ok, je vois ce que vous voulez dire. 

Et ça pour moi c’est aller à l’aventure. Ce n’est pas une prise de risque parce qu’il y a toujours un instinct de conservation. Mais il faut aller visiter cette limite-là, il faut repousser ses limites. 

Et Los Angeles, le village olympique, c’était comment à cette époque ?

Je suis mal placé pour le faire, parce que j’y suis passé une ou deux fois en visite. On s’était organisé entre perchistes pour mettre tous les atouts de notre côté. Les États-Unis, c’est particulier, on a vite fait de s’éparpiller, entre guillemets. Donc on avait fait le choix de loger à l’extérieur. Donc on était un petit peu à l’extérieur pour être bien concentré sur ce que l’on avait à faire. Je simplifie au maximum, mais on était passé à plusieurs reprises s’entraîner à Los Angeles. On était pratiquement chez nous et on avait déterminé ce qu’il y avait lieu de mettre en place pour le prix des médailles. Et le village, on en était passé deux, trois fois à dire bonjour à la délégation olympique. Et par contre, c’était super sympa. En plus, le village, il était à UCLA, c’est là où on s’était entraîné pendant plusieurs mois les années précédentes. On n’avait pas besoin de ça, on va dire. Mais c’est un lieu, un lieu … C’est le seul village où je n’étais pas. J’étais dans le village olympique à Moscou, j’étais dans le village olympique à Séoul. Pour moi, c’est compliqué. C’est compliqué à vivre. Ça paraît être simple et autres, mais c’est des supers moment parce qu’on croise toutes les stars de tous les sports. Par contre, c’est compliqué de rester concentré dans son job quand on va à la recherche des médailles. 

Ah vous pensez que c’est un peu une distraction, parfois ? 

Il faut savoir le gérer. Il faut être préparé. Tout est fait, on n’a plus rien à penser. Le plus gros problème d’un villageois olympique, c’est le temps. Il faut tuer le temps. En dehors de sa compétition, de ses entraînements, de sa récupération, le reste il y a des restaurants partout, il y a des jeux partout, tout est à notre disposition et c’est pas simple à gérer. Et la promiscuité, on va dire que tout est brillant. Après, il faut savoir pourquoi on est là. 

C’est presque trop confortable. 

C’est super, attends un village olympique on a l’impression qu’on est dans un game quoi. On croise des gens qu’on a vu qu’à la télé, on peut échanger avec d’autres personnes on voit des choses assez étonnantes hein, c’est le souvenir que j’en ai. Mais faut pas oublier le pourquoi, pourquoi on est là.

Ouais. Et vous étiez là à la cérémonie d’ouverture ? 

J’ai fait aucune cérémonie parce que c’était toujours trop proche des qualifications et des finales. Et puis, c’était une époque où on restait parqués pendant des heures et des heures dans les tribunes avant de défiler et on voyait rien de l’événement. Maintenant, c’est différent. Il y a des télés partout. C’est retransmis ,t’as le portable. Il faut s’imaginer qu’il n’y avait pas de portable à l’époque. C’est dur. Maintenant, les jeunes ne peuvent pas s’imaginer ça, c’est quelque chose. Donc, je pense qu’au jour d’aujourd’hui, si ça m’était proposé, j’irais défiler sans aucun problème. Parce que tout est fait aussi pour… Ils ont pris conscience que les sportifs sont aussi là pour leur compétition et tout est concentré au niveau du défilé pour en profiter au maximum sans que ça impute sur la récupération ou sur la fatigue. 

Écoutez, je vais écrire votre nom. En général, je commence par les médaillés de bronze. Thierry Vigneron. 

Ouais. Tu mets les majuscules? 

C’est tout en majuscules.

Sans majuscules ? 

Non, tout en majuscules. 

Tout en majuscules, pardon. 

Ouais, ouais. Est-ce que vous pouvez me dicter les autres ? 

Alors, il y avait Pierre Quinon. Médaillé d’or. Deuxième, Mike Tully. Et troisième exæquo, Earl Bell, américain, et Thierry Vigneron, français. Deux français, deux américains. 

Et moi je faisais à un moment une petite étude des différentes typologies de sport et j’avais tendance à faire des séparations type le basket où on affronte un adversaire direct, il faut pas forcément sortir sa meilleure performance mais être meilleur que l’autre. 

Un sport collectif aussi. 

Un sport collectif aussi. Et donc j’avais créé une sorte de tenseur où je disais qu’il y avait des sports où on se battait contre les autres et il y avait des sports où on se battait contre soi-même. Je sais pas exactement ce que ça vaut. Mais dans ma tête, un sport comme la perche ou le saut en hauteur, c’était un peu l’exemple que je donnais en disant on se bat avant tout contre soi-même que contre les autres. 

Ouais je suis d’accord. J’ai toujours tendance à dire, enfin c’est ma vision, celui qui gagne, sauf quand tu as des extraterrestres, c’est dans un concours où on est à la baston. C’est celui qui fait le moins d’erreurs. Les erreurs, c’est soi-même. 

Et je trouvais ça marrant parce que du coup, par exemple, au basket, il ne peut pas y avoir deux médailles de bronze. Donc pour moi, ça reflétait aussi cette typologie de sport, en fait. Pour moi, c’est un des marqueurs qui montre qu’on se bat avant tout contre soi-même. 

Après, c’est tous les sports un peu techniques. On parlait des sports avec du matériel ou les sports de précision et puis même les sports collectifs, c’est un ensemble d’individus. Il y a avant tout la dimension individuelle et puis après, il y a la dimension collective. C’est vrai que dans tous les sports, on se bat contre soi-même, on essaye de se réaliser, on essaye de donner le meilleur. Et après, c’est dans un environnement qui est codifié ou dans une équipe où il y a un collectif, où on doit avoir une place ou un rôle. Mais dans tous les sports, c’est avant tout, je ne peux pas dire un combat, mais avant tout, l’individuel, ce qu’on est capable de faire, qui est important, de produire, on va dire.

Et vous pensez qu’on va aller jusqu’où dans les records si on se projette ? Est-ce que dans dix ans on saute huit mètres à la perche ? 

Je ne sais pas. Après, c’est toujours des paliers, il y a des phases. On a vu l’ère Bubka, après ça a mis quand même un certain nombre d’années avant d’être battu par Renaud. Là, ça a enchaîné assez rapidement avec Mondo Duplantis. Après, on ne sait jamais, si un grand gabarit arrive avec les mêmes qualités qu’un Duplantis ou qu’un Renaud Lavillenie et prend des perches beaucoup plus longues, je dirais que ça peut exploser. Je ne sais pas. On en revient toujours à l’humain, à toutes les manières. Je pense que c’est l’individuel, c’est l’humain qui va déterminer tout ça. 

Et est-ce que vous avez un message pour les peut-être futurs médaillés qui vont participer à Paris 2024 pour nos Françaises ? 

Pour moi, une finale olympique, c’est “no limites”. Il n’y a pas de bon, il n’y a pas de moins bon. C’est arriver devant les autres. C’est paradoxal. Et surtout moi c’est une chose que j’aime bien raconter à tous les jeunes que j’ai accompagné, c’est ne pas avoir de regrets. 

Ok. Vous en avez, vous ? 

Non. À part de ne pas avoir assez eu l’opportunité de partager mon expérience, c’est le seul regret. Individuellement, sur ma carrière, aucun. J’ai toujours avancé, j’ai toujours assumé mes choix et bon je pense que je me suis pas mal démerdé. 

Ah bah ouais, carrément. 

Et à partir de là, c’est pour ça que quand je suis parti, j’ai arrêté et j’ai dit bon ben oui, je ne prendrais plus autant de plaisir à faire ce que j’avais l’habitude de faire. Donc à partir de là, ça m’intéresse beaucoup moins.

Écoutez, merci beaucoup pour cet échange. 

Voilà, je vais suivre un petit peu l’évolution de la fresque. 

Ouais, c’est cool. 

J’espère peut-être la voir à Paris quand je vais y passer. 

Ce sera avec grand plaisir, je vous tiendrai au courant, je suis encore en….

De toute façon si j’y passe ce sera sur la période des finales de la perche, qualifs et finale, entre le 3 août et le 7 août. 

Ok, ça marche, c’est noté. En gros, j’essaye de contacter le CNOSF, le Club France et Paris 2024 pour trouver un lieu. C’est vrai que la logistique est compliquée, mais je suis persuadé que ça peut être un moment superbe pour tous les médaillés de se retrouver au milieu de toute cette histoire des Jeux Olympiques. Et puis pour les spectateurs aussi, qu’on ait 80 ans, 20 ans, qu’on soit indien ou français, tout le monde a son plus grand souvenir des jeux. 

C’est tout ce que je peux te souhaiter, que ça puisse être partagé. 

Je vous remercie pour votre écoute et j’espère que cette rencontre avec Thierry Vigneron et le saut à la perche vous a plu. J’ai personnellement beaucoup aimé son explication du mode catapulte et je comprends mieux la sensation que ça doit faire de devoir courir, planter une perche, retomber de plus de 5 mètres en étant rapide et précis. C’est donc le goût du risque et l’esprit d’aventure qui feraient la réussite du perchiste. Vous pouvez découvrir d’autres histoires de médaillés olympiques sur ce podcast et sur les réseaux sociaux. Si vous avez aimé cet épisode et si vous voulez soutenir le projet artistique *AMATEURS*, n’hésitez pas à vous abonner, à partager ce podcast à vos proches et aux amoureux du sport, à laisser un commentaire et à mettre 5 étoiles sur les plateformes d’écoute. Merci pour ce moment partagé ensemble, pour votre temps, et je vous dis à bientôt.